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Pour échapper aux braconniers, les éléphants marchent la nuit et se cachent le jour

Une étude menée au Kenya révèle que les pachydermes, animaux normalement diurnes, adaptent leur comportement en fonction de la menace humaine.

Le Monde avec AFP

Publié le 14 septembre 2017 à 12h22, modifié le 14 septembre 2017 à 12h22

Temps de Lecture 2 min.

Un éléphant se nourrissant la nuit, en Afrique du Sud, en 2014.

Les éléphants d’Afrique, animaux diurnes, ont appris à se déplacer et à se nourrir la nuit pour mieux se cacher le jour et échapper ainsi à l’attention des braconniers dans les zones où ceux-ci sévissent particulièrement, révèle une étude menée par l’organisation de protection des animaux Save The Elephants et l’Université de Twente (Pays-Bas).

L’an dernier, ce type de comportement avait pu être observé sur un éléphant baptisé Morgan, équipé d’un collier GPS, qui s’était mis en tête de traverser une région très risquée. Ce mâle solitaire avait quitté la région côtière du sud-est du Kenya pour aller jusqu’en Somalie. Pour traverser cette zone très périlleuse pour les éléphants, il avait adopté une stratégie de survie en marchant essentiellement la nuit et en se dissimulant au milieu des arbustes le jour.

Les femelles plus prudentes

Pour étudier la modification du comportement des éléphants face au danger représenté par les braconniers qui convoitent leurs défenses, les scientifiques de Save The Elephants ont établi un ratio permettant de mesurer l’activité de l’animal la nuit par rapport à celle de jour. « Notre hypothèse est que le braconnage représente clairement un risque diurne », expliquent-ils dans leur étude publiée dans Ecological Indicators.

L’équipe menée par le chercheur Festus Ihwagi, membre de Save The Elephants et doctorant à l’Université de Twente, s’est appuyée sur des données recueillies sur des éléphants équipés de colliers GPS entre 2002 et 2012 dans le nord du Kenya. Plus précisément, l’équipe s’est intéressée à 28 femelles et 32 mâles. Elle s’est focalisée sur deux périodes. Pendant la première, de 2002 à 2009, le niveau de braconnage était modéré. Dans la seconde, de 2010 à 2012, il était particulièrement élevé dans le nord du Kenya.

Normalement, les éléphants se reposent la nuit et sont plus actifs le jour. Mais les chercheurs ont constaté que « les éléphants bougeaient plus la nuit que le jour lorsque le niveau de braconnage était élevé », comme en 2010-2012, souligne l’étude. Cette attitude était encore plus marquée chez les femelles que chez les mâles. Entourées d’éléphanteaux, elles sont souvent plus prudentes, expliquent les chercheurs.

Des proies plus faciles pour les lions

« Cette étude montre la capacité de l’éléphant, le plus grand mammifère terrestre, à adapter son comportement pour sa sécurité », souligne le fondateur de Save The Elephants, Ian Douglas-Hamilton, co-auteur de l’étude. Mais ces changements sont susceptibles « d’avoir des conséquences sur sa stratégie pour se nourrir, se reproduire et survivre qu’on ne connaît pas pour le moment », ajoute-t-il.

« Pour les éléphanteaux, le risque d’être attrapés par des lions ou des hyènes la nuit pourrait être plus grand », indique à l’AFP Festus Ihwagi. « Et pour les éléphants adultes, cela implique une altération de leur vie sociale » et peut avoir un impact sur leur activité sexuelle, ajoute-t-il.

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Les chercheurs suggèrent d’utiliser leur ratio « comme un indicateur du niveau de braconnage quasiment en temps réel ».

Environ 30 000 éléphants sont tués chaque année en Afrique pour alimenter le trafic mondial d’ivoire, à destination principalement de la Chine et de l’Asie du Sud-Est.

Le Monde avec AFP

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