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Ecoles de commerce : des diplômés fiers et plutôt satisfaits

Les anciens des écoles de commerce se déclarent globalement contents de leur formation. Mais la critique est difficile lorsque l’on sait à quel point la réputation de l’établissement influe sur l’accès à l’emploi.

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Publié le 18 novembre 2016 à 16h22, modifié le 18 novembre 2016 à 16h37

Temps de Lecture 3 min.

Cérémonie de remise des diplômes à Audencia Business School, à Nantes.

Comment les diplômés des business schools jugent-ils leur formation ? Quel regard portent-ils sur les années passées sur les bancs de leur école – ou de leur Institut d’administration des entreprises (IAE) ? Le sujet est sensible, compte tenu notamment du niveau des frais de scolarité…

La plupart des enquêtes montrent un degré de satisfaction très élevé. Ainsi, l’étude réalisée cette année par « L’Etudiant »  auprès des anciens des promotions 2011 et 2014 attribue la note moyenne de 4,1 sur 5 à l’ensemble des écoles – avec toutefois des écarts significatifs. L’ouverture internationale et les relations entre les étudiants sont les points les plus appréciés.

Qualité de vie sur le campus

A l’inverse, les réseaux d’anciens et aussi, de façon plus surprenante, la qualité des services apparaissent en retrait. Il n’empêche : au final, les anciens, à 95 %, n’hésiteraient pas à recommander leur école à un candidat. Même tendance du côté des IAE : à Lyon, six mois après leur sortie, 93 % des diplômés se disent satisfaits de leur premier emploi, et 83 % jugent que leur formation les a bien préparés à leur métier.

Tout serait donc (presque) parfait dans le monde des business schools ? En réalité, tout pousse les diplômés à se déclarer satisfaits et fiers de leur école. D’abord, bien sûr, parce que les établissements font de gros efforts pour répondre à leurs attentes en termes de niveau de formation, de qualité de vie sur le campus, d’accès à l’international et, par-dessus tout, d’insertion professionnelle.

« Nous ne cessons d’améliorer notre offre. Nous venons par exemple de réformer notre cursus de première année… Nos étudiants en sont conscients », souligne ainsi Jean-Michel Blanquer, à la tête de l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales ­(Essec). « Nous avons une obligation de résultat. Nous devons être très attentifs à l’accompagnement de nos diplômés », indique de son côté le directeur d’Audencia, Emeric Peyredieu du Charlat.

Mais les diplômés se déclarent satisfaits aussi parce qu’il est difficile de critiquer une école que l’on a choisie et pour laquelle on a payé cher – ce serait reconnaître qu’on s’est trompé. Le sentiment d’appartenance patiemment entretenu, la pression du groupe aussi, joue dans le même sens. Qui plus est, étudiants et anciens savent que la réputation de leur institution influe sur leur accès à l’emploi, et leur niveau de salaire. En vantant les mérites de leur école, ils confortent leur situation.

Comme le lait sur le feu

Résultat : les voix discordantes se font rares. Même sur les réseaux sociaux – d’autant que les « manageurs de communauté » veillent, prompts à éteindre tout incendie. On ne voit guère de manifestation ou de pétition d’élèves en colère… Si désamour il y a, il se traduit avant tout par un buzz sur Facebook ou Twitter, et par la baisse du nombre de candidatures au concours d’entrée – un indicateur que les directions des établissements surveillent comme le lait sur le feu.

La défunte France Business School, qui regroupait quatre écoles, a fait les frais d’une réputation trop vite dégradée. Là où les choses se compliquent, c’est que les classements jouent un rôle clé dans l’image des institutions, mais en sont aussi le reflet. Or ces classements sont eux-mêmes très discutables… « La sanction n’est pas immédiate, car le système présente une forte inertie. Mais deux ou trois années “sans” suffisent à faire perdre une bonne part de son crédit à une école, observe François Bonvalet, directeur général de Toulouse Business School (TBS). C’est pourquoi nous devons veiller aux statistiques d’accès à l’emploi de nos diplômés. »

Parfois aussi, la critique s’exprime sous la forme élaborée d’un livre. Mais dans ce cas, il s’agit d’un point de vue isolé, qui ne reflète pas l’avis de l’ensemble des anciens. On vous rappellera. Un bac + 5 dans la jungle du recrutement (Hachette Littératures, 2005), publié par une jeune diplômée, Sophie Talneau, reflétait la déception d’une candidate plusieurs fois éconduite par les recruteurs. J’ai fait HEC et je m’en excuse (Stock, 2009), de Florence Noiville, ne s’attaquait pas à la qualité de l’enseignement à Jouy-en-Josas, mais à sa finalité et au comportement de certains diplômés.

Les écoles de management forment donc des diplômés franchement contents de leur sort. Même la hausse rapide des frais de scolarité, ces dernières années, ne semble pas ébranler cette perception positive. Seule une crise économique, qui dégraderait fortement leur insertion professionnelle, pourrait mettre à mal ce satisfecit général.

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