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Des experts révèlent des lacunes dans la sûreté du stockage radioactif de Bure

L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire souligne dans un rapport un problème de maîtrise du risque d’incendie dans les galeries souterraines.

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Publié le 11 juillet 2017 à 06h44, modifié le 11 juillet 2017 à 14h30

Temps de Lecture 4 min.

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Galerie souterraine dans le centre d’enfouissement de déchets de Bure, dans la Meuse, en février 2013.

La fiabilité du futur site d’enfouissement des déchets les plus radioactifs à Bure, dans la Meuse, n’est à ce stade pas complètement garantie. C’est l’inquiétante conclusion d’un rapport de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), l’établissement public chargé de la recherche et de l’expertise sur les risques nucléaires et radiologiques, sur lequel l’Autorité de sûreté nucléaire s’appuie pour prendre ses décisions. La révélation de ces lacunes ne va faire que conforter l’opposition grandissante à cette installation, qualifiée à l’avance par ses détracteurs de « poubelle nucléaire ».

Porté par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), le projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) vise à enterrer dans une couche d’argile profonde de 500 mètres, à la limite de la Meuse et de la Haute-Marne, 85 000 m3 de déchets à haute activité et à vie longue, dont la dangerosité perdurera, pour certains d’entre eux, des centaines de milliers d’années.

Ces résidus proviennent principalement de l’exploitation du parc atomique hexagonal, mais aussi des laboratoires de recherche nucléaire et d’activités liées à la défense nationale. Ils sont pour l’instant entreposés à la Hague (Manche), Marcoule (Gard) et Cadarache (Bouches-du-Rhône).

A Bure, ce sont 240 000 « colis » – des fûts radioactifs – qui seront logés dans des alvéoles, au sein d’un réseau de 300 kilomètres de galeries souterraines couvant une surface de 15 km2. La demande d’autorisation de création du site doit être déposée dans le deuxième semestre de 2018, pour une mise en service en 2025, avec une phase pilote de cinq à dix ans. Le cimetière nucléaire sera ensuite progressivement rempli, sur une durée d’un siècle, avant d’être définitivement scellé. Le coût total est aujourd’hui chiffré à 25 milliards d’euros.

« Maturité technique »

Mais l’Andra va devoir améliorer substantiellement sa copie. Car l’analyse de l’IRSN, qui porte sur le « dossier d’options de sûreté » présenté au printemps 2016 par l’opérateur, est sévère. Certes, les experts estiment que « le projet a atteint, dans l’ensemble, une maturité technique suffisante ». Ils rappellent toutefois que « la possibilité d’aboutir à une démonstration de sûreté probante (…) pose encore question pour quatre points majeurs ».

Le plus problématique concerne « la maîtrise des risques liés à l’incendie dans une alvéole de stockage de colis d’enrobés bitumineux ». Il s’agit de boues issues du traitement du combustible nucléaire, qui sont conditionnées dans un enrobage de bitume. « Ces produits gardent une réactivité chimique qui peut se traduire par un dégagement de chaleur, explique au Monde François Besnus, directeur de l’environnement à l’IRSN. En cas de départ de feu, le danger est un emballement thermique propageant l’incendie. Ces matières sont très difficiles à refroidir, c’est donc le scénario à éviter à tout prix. » D’autant que ces colis bitumineux seront au nombre d’un peu plus de 40 000, soit 18 % du nombre total de fûts stockés sur place.

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