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Plaidoyer en faveur d’une « économie de marché responsable »

Quinze personnalités, parmi lesquelles Christine Lagarde, Martin Hirsch et Pascal Lamy, estiment qu’il est essentiel de rompre avec le capitalisme financier fondé sur une maximisation folle du profit.

Publié le 16 novembre 2016 à 06h45, modifié le 16 novembre 2016 à 17h46 Temps de Lecture 4 min.

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« Il s’agit de permettre à l’actionnaire, grâce aux prérogatives attachées à sa qualité, de clarifier les conditions de sa contribution à la mise en œuvre du projet d’entreprise. C’est tout le contraire d’un retour vers le capitalisme managérial » (Photo: usine à Montevrain, en Seine-et-Marne, en octobre).

Collectif

Le consensus est de plus en plus fort : la financiarisation du capitalisme est une erreur. Ce consensus, appuyé par les efforts toujours plus nombreux de différents acteurs du monde de l’entreprise et de l’investissement, ne suffit pas à garantir la mutation nécessaire. Nous sommes persuadés que l’opportunité se présente pour la France de jouer un rôle décisif dans le développement d’une économie de marché responsable.

La poursuite excessive d’une finalité exclusive – maximiser les profits pour les actionnaires – a isolé l’entreprise et nourri la suspicion à son égard. Milton Friedman, dans un article célèbre, a écrit que l’entreprise a pour seule responsabilité d’accroître son profit.

Cette affirmation, qui repose aussi sur l’idée fausse qu’une entreprise appartient à ses actionnaires et que ceux-ci recherchent avant tout leur intérêt financier à court terme, est aussi vivement combattue aux Etats-Unis.

La société (SA, SAS, SARL…) est un véhicule juridique qui permet la réalisation du projet d’entreprise. Celle-ci, conduite sur le long terme, requiert une attention aux différentes parties prenantes de l’entreprise : actionnaires, collaborateurs, créanciers, fournisseurs, clients, communautés affectées par son activité et même générations futures. C’est là l’intérêt réel de l’actionnaire.

Nos sociétés contemporaines attendent de l’entreprise qu’elle joue un rôle prépondérant dans la recherche d’une croissance raisonnée, génératrice de bien-être et de progrès. Elles souhaitent en particulier que l’action des entreprises ait un effet positif sur les défis auxquels elles sont confrontées : bouleversement climatique, épuisement progressif de la biodiversité et de certaines ressources naturelles, explosion démographique, montée des inégalités et des discriminations, domination des marchés financiers et leur impact négatif sur l’affectio societatis, ou encore malaise au travail.

Modifier deux articles du code civil

Une activité guidée par la maximisation de l’intérêt à court terme de l’actionnaire n’est sûrement pas le meilleur moyen de répondre à ces préoccupations légitimes.

Privilégier constamment un intérêt particulier isole l’entreprise de son écosystème, amène les dirigeants à dissocier les motifs des conséquences de leurs décisions et plonge les acteurs économiques dans le court terme tant décrié depuis la crise de 2008. Intégrer la dimension sociale au cœur de ces décisions permettra de regagner la confiance dont l’entreprise a besoin pour prospérer à long terme.

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