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L’enceinte connectée de Google enregistrait les sons dans l’appartement en permanence

Scénario catastrophe pour le groupe américain : un journaliste a surpris sa nouvelle enceinte en flagrant délit d’écoute indiscrète. Google a aussitôt corrigé le bug.

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Publié le 11 octobre 2017 à 15h30, modifié le 13 octobre 2017 à 09h42

Temps de Lecture 3 min.

Un journaliste américain a vécu une curieuse aventure en testant le nouveau haut-parleur intelligent de Google, Google Home Mini. Cette version miniaturisée de l’enceinte Google Home est équipée d’un microphone. Elle écoute les questions qu’on lui pose à voix haute et essaie d’y répondre, sans toujours y parvenir.

En principe, la Home Mini n’écoute que lorsqu’on l’appelle, en prononçant deux mots : « O.K. Google. » Mais, après quelques jours de test, le journaliste d’Android Police a remarqué qu’elle clignotait un peu trop souvent.

Intrigué, il a décidé de visiter son espace personnel « mon activité », sur Internet, où sont référencés les enregistrements de l’enceinte, stockés sur les serveurs de Google. Surprise : une liste interminable de sons l’y attendait. Des milliers d’enregistrements, du soir au matin en passant par la nuit. La Home ne se contentait pas d’ouvrir les oreilles quand on l’appelait. Elle écoutait quasiment toutes les paroles du journaliste, jusqu’à plusieurs fois par minute, puis les transmettait à Google.

Un bouton défectueux

Contacté par le journaliste, le géant californien a réagi en quelques heures. Selon Google, c’est le bouton, au sommet de l’enceinte, qui posait problème : il s’activait intempestivement. Ce bouton tactile permet d’ouvrir les micros sans prononcer « O.K. Google ». La société a immédiatement résolu le problème en désactivant ledit bouton sur toutes les enceintes en circulation, par le biais d’une mise à jour distribuée automatiquement par Internet.

Selon Google, le grand public ne sera pas concerné par ce dysfonctionnement, puisque l’enceinte n’est pas encore commercialisée. Elle sera disponible en France le 17 octobre.

La grande sœur de la Home Mini est déjà en vente en France. Au cours de notre test, en août, nous avons pu vérifier que l’espace de stockage « mon activité », accessible sur Internet, ne stockait que les enregistrements déclenchés par l’expression-clé « O.K. Google ». Un changement de ce principe serait inenvisageable pour Google, déjà accusé par les défenseurs de la vie privée de contribuer à introduire des micros espions dans les salons.

Les enceintes de Google n’enregistrent donc probablement pas nos confidences à nos proches, ou nos petits moments de faiblesse. Mais elles enregistrent tout de même nos demandes volontaires. Les enregistrements audio des possesseurs de l’enceinte sont analysés par les ordinateurs de Google, synthétisés, puis stockés dans une immense base de données, comme toutes les recherches effectuées sur Android, ou sur ordinateur, lorsque l’utilisateur est connecté à son compte.

Dans cette base de données, Google référence une partie des habitudes et des préférences de chacun de ses utilisateurs. Ces informations servent à cibler les publicités vendues par Google, qui font sa fortune.

Qui peut accéder à nos données personnelles ?

Les publicitaires ne peuvent heureusement pas consulter les données d’un utilisateur particulier en rentrant son nom. Mais chez Google, un petit nombre d’ingénieurs ont ce pouvoir. En 2010, Google avait licencié un ingénieur ayant utilisé des informations collectées par l’entreprise pour espionner des mineurs.

Jusqu’à présent, Google n’a jamais été victime d’un vol de données massif, comme a pu l’être Yahoo! Mais quand une base de données est connectée, est reliée à Internet, un risque de fuite, aussi infime soit-il, existe toujours.

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Par ailleurs, les enregistrements des enceintes connectées peuvent aussi intéresser les forces de l’ordre. En mars, Amazon avait dû fournir aux enquêteurs qui travaillaient sur un meurtre dans l’Arkansas, aux Etats-Unis, tous les enregistrements d’une enceinte Amazon Echo qui se trouvait au domicile de la victime. Les enquêteurs espéraient que l’enceinte avait pu enregistrer accidentellement ce qui s’était passé avant le meurtre.

Très critiquées par les défenseurs de la vie privée, les enceintes connectées posent une nouvelle série de questions quant à la protection des données de leurs utilisateurs.

La plupart des premiers modèles commercialisés ne sont par exemple pas capables de reconnaître des voix différentes – permettant à un tiers, proche ou non, d’activer leurs fonctions et d’accéder à une partie de leur historique d’utilisation s’il se trouve à proximité.

Google et Amazon travaillent tous les deux au développement de nouveaux outils de reconnaissance vocale, pour certains déjà opérationnels notamment dans les comptes « familiaux » de l’assistant Google, qui permettent aux enceintes de « reconnaître » qui leur parle.

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