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Jean-Yves Le Drian : "La fin de “Serval” doit coïncider avec la solution politique au Mali"

Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, estime que la sécurité dans le Nord-Est sera bientôt assurée mais souligne qu¿à Gao se mène une guerre asymétrique.

Par Propos recueillis par Nathalie Guibert

Publié le 11 mars 2013 à 11h25, modifié le 11 mars 2013 à 13h54

Temps de Lecture 3 min.

Le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, sur le tarmac de la base de Tessalit (Mali), le 7 mars 2013.

ENTRETIEN. Deux mois après le début de l'intervention française au Mali, le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, analyse la situation dans le pays.

Quel bilan tirez-vous de l'opération "Serval", après les actions de traque d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) menées ces deux dernières semaines dans la vallée d'Amettetaï, dans le nord du Mali ?

Jean-Yves Le Drian. Les opérations se déroulent conformément à l'agenda que nous nous étions fixé. Il fallait d'abord reprendre les villes pour permettre la reprise de l'activité civile, dissiper la peur des populations, ensuite s'organiser pour s'attaquer au sanctuaire historique d'Al-Qaida, les Ifoghas et Timetrine, au nord-est du Mali. Avec l'appui des Tchadiens, nous avons pris en tenaille cet espace très difficile et nous avons commencé à pénétrer toutes les vallées.

Comme nous le pensions, il s'agissait bien du sanctuaire majeur d'AQMI, qui nous oppose une résistance très violente. Là se trouvent les armes, les chefs, les combattants. Nous poursuivons la libération de ce territoire quasiment mètre par mètre. Il y aura sûrement d'autres combats violents. D'ici trois semaines, si tout se passe comme prévu, ce territoire sera complètement visité.

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Cela veut signifie que d'ici trois semaines, on considérera avoir suffisamment réduit la menace AQMI, même s'il reste quelques combattants dans des grottes ?

La sécurité globale sur cet espace aura été retrouvée. Je ne vais pas vous dire qu'on va les traquer jusqu'au dernier. L'objectif donné par le président de la République est bien la libération du territoire du Mali pour lui permettre de recouvrer sa souveraineté. Nous n'y sommes pas encore.

S'agit-il de débuter une autre bataille : pourchasser les terroristes dans l'ensemble du Sahel, avec l'aide des Américains, pendant les dix ans qui viennent ?

Je ne vous dirai rien de plus, sauf que nous avons une bonne collaboration avec les Américains, notamment en matière de renseignement. Nos objectifs de guerre n'ont pas changé d'une virgule : bloquer l'offensive djihadiste, libérer le territoire, permettre l'application des résolutions internationales, c'est-à-dire le relais par les forces africaines et maliennes.

On a évidemment neutralisé des chefs et des sous-chefs. Même s'il faut encore la confirmer, la disparition d'Abou Zeid est probable. Cela ne réglera pas tout. AQMI est un tout. C'est l'ensemble de la structure qu'il faut mettre à bas et non pas tel ou tel leader. Parmi les combattants de départ, très nombreux (plus de 3 000), certains mercenaires se sont éparpillés ; d'autres ont rejoint l'étranger, mais c'est devenu plus difficile, car les pays voisins ont fermé leur frontière ; d'autres ont été neutralisés ; d'autres, enfin, se sont regroupés dans l'adrar des Ifoghas où nous avons trouvé beaucoup de terroristes, autour de cinq cents.

Les soldats ont capturé un djihadiste franco-algérien. Existe-t-il une filière ?

Une filière internationale, oui. Une filière française, non. Si on avait laissé la situation en l'état, il y aurait eu un creuset, comme en Afghanistan, avec des djihadistes venant de partout. Ce ne sera pas le cas.

Mais on ne mène pas une campagne antiterroriste dans une situation de vide politique ?

Bien sûr. La fin de notre mission doit coïncider avec la solution politique au Mali. Elle passe par deux éléments incontournables.Organiser au plus vite une élection présidentielle, en juillet, le président Traoré me l'a réaffirmé avec force. Ce calendrier est incontournable, car la future autorité politique du Mali a besoin d'une légitimité nationale et internationale. Le deuxième est l'organisation de la commission de dialogue et de réconciliation conformément à la feuille de route. Il faut qu'elle fonctionne le plus vite possible. Le président malien m'a assuré que ses membres seraient connus d'ici une dizaine de jours.

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