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Déraillement mortel du TGV Est : la responsabilité de la SNCF et de Systra démontrée par l’enquête judiciaire

Les conclusions accablent l’entreprise et sa filiale. En 2015, l’accident avait fait 11 morts et 42 blessés.

Le Monde avec AFP

Publié le 30 octobre 2017 à 10h21, modifié le 30 octobre 2017 à 13h40

Temps de Lecture 2 min.

Le 14 novembre 2015 à 15 h 4, le TGV qui effectuait son dernier test sur le tronçon de la ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Strasbourg avait déraillé à l’entrée de la courbe de raccordement de la nouvelle ligne avec la ligne classique au niveau de la commune d’Eckwersheim (Bas-Rhin).

La SNCF et sa filiale Systra sont responsables de l’accident mortel qui a touché une rame d’essai du TGV à Eckwersheim, dans le Bas-Rhin, le 14 novembre 2015. C’est ce que démontre le rapport final de l’expertise judiciaire, remis aux juges d’instruction. Présentés aux familles des victimes samedi 28 octobre, les résultats de l’enquête sont rapportés par France 3 Grand Est.

Le 14 novembre 2015, le TGV qui effectuait son dernier test sur le tronçon de la ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Strasbourg avait déraillé à l’entrée de la courbe de raccordement de la nouvelle ligne avec la ligne classique au niveau de la commune d’Eckwersheim (Bas-Rhin), à 20 km de Strasbourg, avant de percuter un pont. Onze personnes sont mortes dans le déraillement, 42 autres ont été blessés, alors que 53 personnes se trouvaient à bord. C’est le premier accident mortel de l’histoire du TGV.

Validation d’un essai à 330 km/h

L’enquête évoque, notamment, la responsabilité de Systra. France 3 Grand Est rapporte que la filiale a demandé à l’équipage « de procéder à des essais en survitesse à 10 % de plus que la vitesse de conception de la ligne, et non la vitesse de commercialisation ». Une demande qui aurait permis de valider un essai à 330 km/h au lieu de 187 km/h, « sans justification ni information au personnel d’essai ».

Les conclusions accablent également la SNCF, dont l’équipage de conduite ne disposait « ni des informations suffisantes ni des compétences requises pour conduire ces essais », fait encore savoir la chaîne publique.

« Ce rapport attendu met clairement en cause la SNCF et Systra dans des conditions que nous connaissions déjà », a réagi auprès de l’Agence France-Presse, maître Gérard Chemla, avocat d’une douzaine de familles de victimes.

Le rapport judiciaire, non public, fait suite à celui du bureau d’enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) publié officiellement en mai, et qui avait conclu, lui aussi, à une vitesse trop importante due à un freinage tardif. Le rapport dénonçait alors « une stratégie de freinage inadaptée », une incompréhension au sein de l’équipage et un appel téléphonique perturbateur.

En octobre 2016, un conducteur et un cadre de la SNCF ainsi qu’un salarié de Systra avaient été mis en examen pour homicides et blessures involontaires. La présence de personnes invitées, pourtant interdite à bord du TGV d’essai, avait également été questionnée par le cabinet Technologia, dans son enquête pour le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).

La compagnie et sa filiale ne sont pas poursuivies à ce jour dans cette instruction menée au pôle « accidents collectifs » du tribunal de Paris.

Le Monde avec AFP

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