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Pourquoi la croissance économique africaine ne crée-t-elle pas plus d’emplois ?

Le quinzième Forum international sur l’Afrique, le 9 septembre à Berlin, a exploré la possibilité d’une nouvelle voie, celle d’une croissance durable et inclusive. Afin que les futures performances économiques entraînent une réduction du chômage et de la pauvreté.

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Publié le 16 septembre 2015 à 16h29, modifié le 16 septembre 2015 à 14h41

Temps de Lecture 2 min.

Une vendeuse de samosas, en juillet à Kogelo (Kenya).

Le quinzième Forum international sur l’Afrique, qui s’est tenu le 9 septembre à Berlin, a été consacré à l’agenda post-2015. Il a exploré la possibilité d’une nouvelle voie pour le continent, celle d’une croissance durable et inclusive. Le forum, organisé par le centre de développement économique de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), s’est tenu pour la première fois à Berlin, afin de saluer le rôle de l’Allemagne, pays d’accueil du prochain sommet du G7 présidé par la chancelière Angela Merckel. Plusieurs grands pays africains, dont le Nigeria et l’Éthiopie, en seront les hôtes de marque.

Le président du Ghana, John Dramani Mahama, invité d’honneur du forum, a ouvert le feu avec ces mots forts : « Je pense au corps de cet enfant échoué sur la plage, symbole de ces Africains venus chercher un avenir et avalés par la mer. Il faut s’attaquer à tout ce qui peut les inciter à quitter le continent au péril de leur vie. »

Quel paradoxe, lorsqu’on sait que, selon la Banque africaine de développement (BAD), les pays d’Afrique enregistrent parmi les plus fortes croissances économiques du monde (8,3 % pour la Côte d’Ivoire, 6,1 % pour le Nigeria, 10,3 % pour l’Ethiopie, 7,2 % en Tanzanie, 7 % au Rwanda).

Mais il s’agit d’un phénomène trop peu créateur d’emploi. Un drame pour ces 22,6 millions de jeunes Africains qui sont arrivés sur le marché du travail cette année. Ils seront 47 millions en 2050. « Si ces quinze dernières années, l’Afrique a triplé son PIB, un peu comme la Chine, note Carlos Lopes, secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CE), elle a besoin d’une profonde transformation structurelle. Nous dépendons trop des industries extractives. Nous exportons trop d’emplois. Parce que nous ne transformons pas nos ressources agricoles et minières. » Hélas, pour créer ces industries et ces infrastructures, les Etats africains ne disposent pas des ressources fiscales suffisantes.

Si Erastus Mwencha, vice-président de l’Union africaine, se félicite qu’il y ait « davantage d’investisseurs en Afrique », il déplore « l’évasion des capitaux, sans lesquels nous disposerions des fonds nécessaires ». De ces recettes dépend aussi une croissance plus inclusive, qui profiterait au plus grand nombre.

Cette nécessité de distribuer plus équitablement les fruits de la croissance semble ici largement partagée. Notamment par Lamia Zibri, secrétaire d’Etat au développement du gouvernement tunisien, et Kassi Jean-Claude Brou, ministre ivoirien de l’industrie. « Il faut rendre notre croissance plus inclusive, plus équilibrée. Nous cherchons par exemple à faire en sorte que les royalties des mines, que tout cet argent profite aussi aux populations locales », explique ce dernier.

Trouver un modèle alternatif pour l’Afrique devient urgent. « Notre continent est celui qui émet le moins de gaz carbonique et figure pourtant parmi les régions du monde les plus touchées par les catastrophes liées au changement climatique », rappelle le Burkinabé Kadré Désiré Ouédraogo, président de la Commission de la communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CDEAO), « car il faudrait user trois planètes si tous voulaient vivre selon le mode américain ou européen », insiste-t-il.

Gerd Müller, ministre allemand de la coopération, abonde dans ce sens : « L’Allemagne consomme à elle seule autant d’énergie que 44 pays africains et une part très importante des ressources du continent. Dans ces conditions, il faudrait moins parler de libre-échange et davantage d’échange équitable avec l’Afrique. »

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