« Désolé, cette page n’existe pas ». Jeudi 2 novembre au soir, en se rendant sur le compte Twitter du président américain, les utilisateurs se sont heurtés à une fin de non-recevoir de la part du réseau social. Pendant onze minutes, Donald Trump a disparu de Twitter, son compte ayant été désactivé par un « employé du service clients », a fait savoir le groupe sur son compte officiel « Twitter Government ».
« Notre enquête a révélé que cela a été fait par un employé du service client qui a fait cela pour son dernier jour. Une enquête interne est en cours. »
Quelques minutes plus tôt, le groupe avait affirmé qu’il s’agissait d’« une erreur humaine commise par un employé de Twitter ». Avant de rectifier plus tard : cette manoeuvre a été effectuée à dessein par un employé – non identifié – pour son dernier jour de travail. Il travaillait au service « support utilisateurs », a aussi précisé Twitter. Selon le New York Times, il ne s’agit pas d’un employé permanent du réseau social mais d’un contractuel.
Le groupe a aussi fait savoir qu’une enquête interne était en cours.« Nous avons pris des mesures de prévention pour éviter que cela ne se reproduise. Nous ne pourrons pas rendre publics tous les détails de notre enquête interne ou les mises à jour de nos mesures de sécurité mais nous prenons cela sérieusement et nos équipes sont à pied d’oeuvre », a fait savoir Twitter sur son propre compte vendredi.
Le président américain a réagi sur son réseau social préféré vendredi matin, douze heures après l’incident. « Mon compte Twitter a été désactivé pendant onze minutes par un employé voyou. Je pense que les nouvelles sont enfin en train de se répandre et d’avoir un impact ».
Ce compte personnel est le moyen de communication de prédilection du président états-unien. Il compte plus de 41,7 millions d’abonnés. Il y annonce des mesures, lance des invectives et fait des commentaires parfois désobligeants sur les personnes, de son camp ou non, n’ayant pas ses faveurs. Il envoie quasi quotidiennement ces messages en 140 caractères maximum.
Après l’attentat de New York qui a fait huit morts et douze blessés à Manhattan le 31 octobre, M. Trump a notamment réclamé la peine de mort et l’envoi à Guantanamo du suspect de l’attaque.
Un compte auquel les règles habituelles ne s’appliquent pas
Le statut du compte Twitter du président des Etats-Unis a fait l’objet de nombreux débats. Certains messages que le président y publie peuvent être assimilés à de l’incitation à la haine ou à du harcèlement, lorsque le président désigne à ses quelque 40 millions d’abonnés des « cibles » – journalistes, adversaires politiques, voire simples citoyens critiques. Des pratiques interdites par les règles du réseau social, mais Twitter a réaffirmé cet automne qu’aucun message du président des Etats-Unis ne serait jamais modéré, parce qu’il considère que toute expression du président a « valeur d’information ».
La question s’était posée de manière particulièrement vive lorsque Donald Trump avait menacé, sur le réseau social, la Corée du Nord de guerre, au plus fort des tensions entre Washington et Pyongyang, à la fin de septembre. Le 24 septembre, il avait ainsi directement menacé le « petit homme-fusée » – sa manière de désigner Kim Jong-un.
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