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La France veut capitaliser sur le succès de la French Tech

Le premier ministre Edouard Philippe, présent à Angers, vendredi, pour le World Electronics Forum, a précisé les ambitions du gouvernement sur l’industrie numérique.

Par  (Angers, correspondant)

Publié le 28 octobre 2017 à 10h06, modifié le 28 octobre 2017 à 10h06

Temps de Lecture 4 min.

Le premier ministre,  Edouard Philippe, à l’Elysée, le 25 octobre.

L’escapade était revigorante et le premier ministre en a profité : vendredi 27 octobre, Edouard Philippe est venu voir de plus près ce « Davos de l’électronique » qui rassemblait depuis mercredi la fine fleur de l’électronique mondiale à Angers, chez son ami Christophe Béchu, « juppéiste » comme lui. Un maire très fier d’avoir réussi à attirer dans une ville de 150 000 habitants le World Electronics Forum (WEF), le premier à se tenir en France en trente ans d’existence.

Un succès dû à la vitalité retrouvée de la filière électronique de l’Ouest (50 000 emplois), à l’imagination foisonnante de ses start-up et au pari de la ville hôte de miser sur les objets connectés. « Angers illustre la volonté de notre pays de devenir une nation qui favorise l’agilité, l’innovation, l’audace », lance M. Philippe devant les représentants de 24 pays différents, parmi lesquels des Américains, des Indiens et des Chinois prêts à investir des centaines de milliards de dollars dans les industries innovantes.

Mais si la French Tech cherche des marchés porteurs, elle n’entend pas délocaliser sa production de petite et moyenne séries, à forte valeur ajoutée. Le premier ministre évoque à ce propos « la petite cousine de la French Tech », la French Fab, lancée le 2 octobre. « L’objectif est le même : structurer les filières industrielles, créer des synergies entre des petites entreprises très innovantes et des grands groupes, entre des technologies de pointe et des métiers traditionnels, associer les partenaires publics, labelliser et parler d’une seule voix à l’extérieur de nos frontières, c’est essentiel. »

Un « enjeu considérable »

Pas question de laisser la main sur cette industrie en pleine renaissance. « L’Europe a perdu un certain nombre de batailles importantes depuis la naissance de cette révolution électronique, rappelle-t-il. Ces batailles perdues, elle les a payées cher dans le domaine de l’emploi. Avec les objets connectés, nous avons une occasion unique de relocaliser comme ici à Angers, une partie de notre capacité industrielle. »

Pour y parvenir, dit-il, « il faut que les pouvoirs publics se glissent dans la peau d’un investisseur ou d’un porteur de projet qui se demande où développer l’idée qui lui tient à cœur. Et être capable de lui donner de vraies raisons de le faire chez nous et pas ailleurs ».

S’appuyant sur des « mesures simples », le premier ministre indique que le gouvernement entend « donner accès à toute la population au haut débit en 2020 et au très haut débit dès 2022 ». Un « enjeu considérable », reconnaît-il, « afin de pouvoir couvrir le territoire national de façon satisfaisante et de permettre à toutes les initiatives, où qu’elles soient, de s’exprimer pleinement ».

Autres objectifs affichés : dématérialiser « à 100 % » les démarches administratives « d’ici la fin du quinquennat » et aider « 100 % des entreprises du territoire à faire leur mue numérique ». Le gouvernement compte notamment sur l’argent mobilisé à cette fin par les régions, mais non consommé en totalité, pour mener à bien cet objectif. C’est un enjeu écologique aussi, puisque cette mesure « doit faciliter l’ambition de la France d’atteindre la neutralité carbone en 2050 ».

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« Stimuler l’investissement »

Le chef du gouvernement profite de son déplacement pour annoncer que le secrétaire d’Etat au numérique, Mounir Mahjoubi, s’apprête à démarrer « un start-up tour », qui, après Angers, doit le conduire jusqu’en février 2018 à la rencontre des jeunes pousses du territoire.

« Le but, c’est d’échanger et de débattre mais surtout d’inviter les gens à venir sur la plate-forme pour prendre le temps de décrire le problème qu’ils rencontrent, détaille l’intéressé qui sera la semaine prochaine à Dijon, et la suivante à Montpellier. Les grands savent faire du lobbying. Par contre les start-up, quand elles se retrouvent face à un blocage, ne pensent pas à influencer le décideur politique. En février, on fera le bilan et on verra ce qui doit aller dans cette fameuse loi pour les entreprises. »

M. Philippe le martèle : « La stratégie que nous portons vise à récompenser le travail, à stimuler l’investissement, à investir massivement dans les compétences. » Il rappelle aussi que « 13 des 57 milliards d’euros » du grand plan d’investissements annoncé le 25 septembre « seront consacrés à la compétitivité et à l’innovation. » Et ce n’est pas fini : « Dans les prochains mois, nous allons constituer un fonds de 10 milliards d’euros grâce à une gestion dynamique des participations de l’Etat. Cela nous permettra de financer des innovations de rupture, car il n’est pas anormal que l’Etat prenne des risques. »

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Dans la salle, Pierre Gattaz sourit et applaudit. Quelques minutes plus tôt, le patron du Medef avait lui aussi cité en exemple les « atouts incroyables de la France ». « Il faut en faire la Silicon valley de la technologie IoT [Internet of Things, les objets connectés]. Nous ne devons pas rater cette révolution. Il faut engager la transformation numérique de 100 000 PME et faire que toutes nos entreprises soient rapidement en mesure d’équiper le monde grâce à des produits et des services connectés. » Et de se réjouir : « Aujourd’hui, 60 % de nos jeunes veulent être entrepreneurs. Il y a vingt ans, ils voulaient être fonctionnaires, c’est encourageant. »

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