Kilian, l’adolescent qui a ouvert le feu jeudi 16 mars dans son lycée de Grasse, a été mis en examen samedi soir 18 mars pour « tentatives d’homicide » et incarcéré, tout comme l’un de ses amis, complice supposé.
Selon la procureure de la République de Grasse, Fabienne Atzori, qui s’exprimait samedi lors d’un point presse, le jeune homme aurait agi par « ressentiment ». L’adolescent, qui a tiré au fusil jeudi dans son lycée de Grasse, avait en tête une liste de huit à quatorze de ses camarades qu’il voulait tuer pour « mettre un terme aux mauvaises relations » qu’ils entretenaient avec lui, a déclaré samedi Mme Atzori.
L’adolescent s’était procuré les armes, notamment un fusil et un revolver, « chez ses parents et son grand-père », a fait savoir une source proche du dossier à l’Agence France-presse (AFP), vendredi.
« Il semblait animé à l’égard d’un certain nombre de victimes, dont le chiffre reste à préciser […] d’un ressentiment tel qu’il souhaitait s’en prendre à leurs jours », a déclaré, lors d’un point presse, Mme Atzori. Un troisième adolescent en garde à vue, frère jumeau du complice supposé, a été mis hors de cause et libéré, a ajouté la procureure.
Remarques sur les réseaux sociaux
Killian voulait s’en prendre à chacun de ses camarades, plusieurs garçons et quelques filles, pour des motifs « très variés », allant de « problèmes de comportement » à « des remarques qui auraient pu être formulées à son égard sur les réseaux sociaux », selon la magistrate :
« Il se défend de toute idée d’avoir voulu cibler quelqu’un en fonction de son origine ou de son orientation sexuelle. »
Au cours de la fusillade, quatre lycéens ont été blessés par des plombs de fusil à pompe. Le proviseur du lycée Tocqueville a lui été touché par une arme de poing de calibre 22. Aucun d’entre eux ne faisait partie des cibles prédéterminées par le tireur. Huit autres personnes ont été blessées plus légèrement, en prenant la fuite.
Un expert psychiatre a conclu à l’absence de troubles mentaux. En garde à vue, l’adolescent de 16 ans a reconnu être l’auteur des coups de feu. Il a expliqué avoir préparé son acte depuis plusieurs semaines. Il n’a pas pénétré dans le lycée par l’entrée principale, et avait caché ses armes dans deux sacs. Le fusil, trop grand, était dissimulé sous un tissu.
Sur des comptes Facebook, Twitter et YouTube correspondant à son nom figurent de nombreuses photos et vidéos morbides, dont des images de la tuerie de Columbine, qui fit quinze morts dans un lycée du Colorado en 1999. « La différence », c’est que les auteurs de ce genre de tueries « se suicident », alors que Kilian s’est rendu sans résistance, a expliqué la magistrate.
« Il assume complètement son geste. Il s’explique de façon tout à fait claire », a relaté le chef de la police judiciaire niçoise, le commissaire Philippe Frizon. « On a pratiquement l’impression que, par moments, il est déçu de ne pas être arrivé complètement à son projet », a-t-il ajouté.
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