Le 29 mars marquera le lancement officiel du divorce du Royaume-Uni avec l’Union européenne (UE). Le gouvernement britannique de Theresa May activera l’article 50 du traité de Lisbonne à cette date, a annoncé lundi 20 mars un porte-parole de Downing Street.
Le représentant permanent du Royaume-Uni à Bruxelles a informé l’Union européenne ce matin que la Grande-Bretagne activerait l’article 50 le 29 mars, a indiqué ce porte-parole lors d’un point presse. « Nous voulons que les négociations commencent rapidement », a-t-il ajouté.
Le 23 juin, « les Britanniques ont pris la décision historique de quitter l’UE. Mercredi [29 mars], le gouvernement va mettre en application cette décision et lancer formellement le processus pour activer l’article 50 », a annoncé dans un communiqué le ministre chargé du Brexit, David Davis.
Parlant de « la négociation la plus importante pour ce pays depuis une génération », il a ajouté que le gouvernement était « clair sur ses objectifs : un accord qui fonctionne pour toutes les nations et régions du Royaume-Uni et, bien sûr, pour l’ensemble de l’Europe, un nouveau partenariat positif entre le Royaume-Uni et nos amis et alliés au sein de l’Union européenne ».
A Bruxelles, un porte-parole de l’Union européenne a fait savoir que « tout était prêt » pour cette activation de l’article 50. Le déclenchement du Brexit ouvre la période de négociations de sortie de l’UE, qui doit durer deux ans au maximum.
Une fois activé l’article 50 du traité de Lisbonne, les dirigeants des 27 autres Etats membres se réuniront dans les quatre à six semaines suivantes, pour définir les « lignes directrices » des négociations à venir. Le déclenchement fin mars du divorce ne laisse pas suffisamment de temps pour un sommet dans la première semaine d’avril comme initialement prévu. Les Européens chercheront à faire corps, face à des Britanniques susceptibles d’exploiter les divisions au sein du bloc.
Une sortie perturbée par l’Ecosse
Une sortie qui masque mal la menace d’éclatement au Royaume-Uni. La dirigeante du SNP, la première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a annoncé la semaine dernière qu’elle demanderait la tenue d’un nouveau référendum d’indépendance entre l’automne 2018 et e printemps 2019.
Mme Sturgeon doit également demander cette semaine au Parlement régional écossais l’autorisation de réclamer l’accord du gouvernement britannique pour lancer la procédure. Une telle consultation requiert en effet l’accord du gouvernement britannique et un vote du Parlement de Westminster.
Le précédent référendum sur l’indépendance, en 2014, s’était soldé par le maintien dans le Royaume-Uni par 55 % des voix. Mais le Brexit a changé la donne, avec près de la moitié des Ecossais (48 %) désormais favorables à la séparation, selon un sondage publié lundi.
Parmi les autres sujets brûlants figure également la facture de la sortie de l’UE. Bruxelles pourrait exiger des Britanniques jusqu’à 60 milliards d’euros, un montant correspondant aux engagements déjà pris par Londres en termes de contribution au budget européen.
Le sort des Européens installés outre-Manche devra également être tranché : Mme May refuse pour l’heure de garantir leurs droits avant d’avoir obtenu des assurances similaires pour les Britanniques, au nombre de 1,2 million, vivant dans l’UE. Les négociations sont censées durer deux ans.
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