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Stéphane Le Foll, le blues du dernier grognard de Hollande

Le fidèle hollandais regardera lundi le débat télévisé avec ses troupes orphelines, au ministère de l’agriculture. Entre Hamon et Macron, il se sent piégé.

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Publié le 20 mars 2017 à 06h33, modifié le 13 septembre 2021 à 19h39

Temps de Lecture 7 min.

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Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, à la sortie du conseil des ministres, le 24 février.

Un peu affaissé, il a les coudes sur le pupitre, dans le studio où il tient chaque mercredi son point presse, à l’Elysée. Le 15 mars, le porte-parole du gouvernement vient de terminer son compte rendu du conseil des ministres. Un silence. « Il n’y a plus de questions ? » Un sourire. « Vous n’êtes pas nombreux aujourd’hui, hein ! C’est vrai qu’il y a une campagne électorale, donc ça se passe ailleurs. Ça va, j’ai compris… » Un soupir. « Eh oui, on va se retrouver avec trois ou quatre journalistes à la fin… »

Il est comme ça, Stéphane Le Foll : rogue. Il dit les choses franchement. Brutalement parfois. Alors, depuis la renonciation de François Hollande, il traîne son blues et sa peine, sans chercher à les dissimuler. « Il a tout vécu mal et il continue à tout vivre mal, observe un ministre. Il est plus susceptible que jamais. Il en veut à la terre entière ! »

Le 1er décembre 2016, quelque chose en lui s’est brisé. Le ministre de l’agriculture se trouvait dans la Sarthe, où il a ses attaches électorales, quand le chef de l’Etat l’a appelé, deux heures avant de s’exprimer devant les Français : « Je voulais te prévenir avant, j’annonce ce soir que je n’y vais pas. » « Je t’ai déjà dit ce que j’avais à dire », répond le plus fidèle lieutenant du président, sonné.

Dans son bureau, au rez-de-chaussée du ministère de l’agriculture, Stéphane Le Foll s’assombrit à l’évocation de cette conversation téléphonique. Il recule soudain sur sa chaise, croise les bras d’un air de défi, poursuit son récit : « Je n’ai pas regardé la télévision, je n’avais pas envie. Je me suis dit : c’est bon, j’ai compris. »

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« Le choix entre deux traîtrises »

Ce n’est pas faute d’avoir essayé de convaincre François Hollande de repartir au combat. Mais à l’automne 2016, le président a un genou à terre et n’écoute plus vraiment. Impuissant, le fidèle grognard s’en cognerait la tête contre les murs. « J’ai bien vu qu’il n’y avait plus la flamme, raconte-t-il. J’ai perdu contre tous ceux qui lui disaient qu’il devait finir le quinquennat en beauté, qu’un renoncement permettrait de valoriser le bilan… »

Tous les lundis, Stéphane Le Foll réunit au ministère le dernier cercle de ces hollandais en voie de disparition. Un cercle restreint qui n’est ouvert qu’aux « purs, aux tatoués », s’amuse le député (PS, Gironde) Gilles Savary. Le patron des sénateurs socialistes, Didier Guillaume, qui a accepté de prendre la direction de la campagne de Manuel Valls pendant la primaire de la gauche, l’a payé cher : il n’est plus invité.

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