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Le Zénith de Paris fait de la musique… mais aussi du bruit

SOSconso. Dans sa chronique, la journaliste du « Monde » Rafaële Rivais explique que grâce à l’énergie d’un commissaire de police et à la détermination d’une procureure, le Zénith de Paris vient d’être condamné à une amende pour les nuisances sonores qu’il cause depuis des années.

Publié le 07 avril 2017 à 11h45, modifié le 10 avril 2017 à 09h02 Temps de Lecture 3 min.

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« De jeunes parents font dormir leur bébé dans la baignoire, parce que la salle de bains est la seule pièce épargnée par les vibrations »(Damon Albarn sir la scène du Zenith, en 2015).

Entre sa sortie de terre, en 1984, et son vingtième anniversaire, le Zénith de Paris, immense salle de concert voulue par l’ancien ministre de la culture Jack Lang pour développer le rock et la chanson, a vécu en bons termes avec ses voisins du 19e arrondissement de Paris. « Mais à partir de 2004, l’exploitant, Daniel Colling, a cessé de contrôler les sonos, et l’enfer a commencé », accuse Magali Bérenger, une ancienne enseignante aujourd’hui âgée de 82 ans, qui a la malchance d’habiter à quelque 600 mètres, à vol d’oiseau, de l’édifice situé au cœur du Parc de La Villette.

« Pendant les concerts [150 par an], il est impossible de travailler, de dormir ou de regarder la télévision parce qu’on entend les paroles des chansons et que les fenêtres tremblent », raconte-t-elle. De jeunes parents font dormir leur bébé dans la baignoire, parce que la salle de bains est la seule pièce épargnée par les vibrations. Tout un quartier vit en fonction de la programmation de la salle, redoutant particulièrement les concerts « métal » et les performances du DJ David Guetta.

Un collectif de riverains

En 2005, Mme Bérenger crée un collectif de riverains qui demande, sans succès, au Zénith de baisser le volume. Le Bureau des actions contre les nuisances de la Préfecture de police (BACN) fait d’innombrables constats à son domicile. « Les procès-verbaux montraient des niveaux d’émergence sonore très supérieurs aux normes. Mais ils ne servaient à rien : aucune poursuite n’était diligentée contre le Zénith », déplore-t-elle, en évoquant une « institution intouchable, protégée par le ministère de la culture ».

En 2011, un nouveau commissaire de police, Jacques Rigon, est nommé à la tête de l’arrondissement. Il se dit « sensible non seulement à la problématique de la sécurité, mais aussi à celle de la tranquillité ». Il accepte de recevoir les riverains, puis décide de se rendre compte par lui-même de la gêne occasionnée, en se rendant chez Mme Bérenger. Sur le quai du canal de l’Oise, déjà, il ressent des vibrations sous les pieds. Après avoir passé deux heures dans le salon de la vieille dame, il est victime d’un malaise.

Il fait faire une enquête de voisinage, qui montre l’importance des nuisances, ainsi que des constats par le BACN, qui confirment des émergences sonores excessives. Il va chercher la représentante du ministère public au pôle environnement du tribunal de grande instance de Paris, et lui fait visiter le voisinage du Parc de la Villette pendant un concert. La magistrate décide de diligenter une enquête.

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