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Un « grand oral » au bac serait-il discriminant ?

Cette proposition du rapport rendu mercredi par Pierre Mathiot concentre les interrogations.

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Publié le 25 janvier 2018 à 11h29, modifié le 25 janvier 2018 à 14h44

Temps de Lecture 4 min.

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Le « grand oral » est l’une des pièces maîtresses du rapport Mathiot pour la réforme du baccalauréat. Lors de sa remise, mercredi 24 janvier, le ministre de l’éducation nationale a lui-même insisté sur l’intérêt de la proposition : « L’oral est une compétence que tout le monde doit avoir dans sa vie de citoyen », a-t-il souligné.

La nouvelle épreuve du « grand oral » portera sur un travail réalisé en première et en terminale, seul ou en groupe, sur un thème donné convoquant au moins une des deux disciplines choisies par l’élève en « majeure » (une des évolutions proposées). Il est possible qu’une « banque nationale » de thèmes soit mise en place, comme pour les actuels travaux personnels encadrés (TPE). Le jury serait composé de deux enseignants de lycée et d’une personne extérieure.

Donner aux jeunes Français de meilleures armes à l’oral est a priori une intention louable, et, pourtant, cette épreuve semble concentrer toutes les interrogations. Il est vrai que le mot fait penser au « grand O » qui sanctionne les cinq années d’études dans les instituts d’études politiques. Il rappelle aussi le grand oral de l’ENA, ou encore la « leçon » à l’oral de l’agrégation. Ces épreuves solennelles sont caractéristiques des filières d’excellence.

L’oral ne favorisera-t-il pas les enfants des milieux les plus favorisés, ceux qui ont bénéficié d’un bain culturel permettant l’éloquence, la création de liens entre les disciplines et le recul sur ses propres savoirs ? Ou, au contraire, peut-il valoriser ceux qui pèchent à l’écrit, mais se révèlent quand ils parlent ? L’enjeu sera d’éviter les écueils, déjà soulevés.

D’abord, il semble qu’il faille nuancer le mythe de l’oral comme épreuve « de la bourgeoisie ». Certes, le baccalauréat – à une époque où il était loin d’être démocratique – a d’abord été une épreuve orale, comme le rappelle l’historien Pierre Albertini, spécialiste de l’école en France. Il faut attendre l’école de la IIIe République pour que se multiplient les épreuves écrites. « Mais cela ne prouve pas que la bourgeoisie du XIXe siècle était à l’aise à l’oral », souligne-t-il, à une époque où l’apprentissage du latin, langue de l’écrit par excellence, prenait le pas sur tout le reste. Ensuite, loin des oraux des grandes écoles, c’est plutôt l’oral sur projet du baccalauréat technologique qui a inspiré le grand oral proposé par Pierre Mathiot.

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