Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Patrick Grainville élu à l’Académie française

Le romancier, lauréat du prix Goncourt en 1976 pour « Les Flamboyants », est aussi membre du jury du prix Médicis.

Par  (Collaborateur du « Monde des livres »)

Publié le 08 mars 2018 à 17h25, modifié le 09 mars 2018 à 10h19

Temps de Lecture 2 min.

Patrick Grainville, en janvier 2006.

Le romancier, éditeur et critique littéraire Patrick Grainville a été élu, jeudi 8 mars, par l’Académie française, au fauteuil d’Alain Decaux, vacant depuis 2016. Treize voix lui ont été favorables, et deux au chanoine et maître en théologie Dominique-Marie Dauzet. Trois académiciens ont voté blanc, sept autres marquant leur bulletin d’une croix.

Né dans le Calvados le 1er juin 1947, agrégé de lettres, Patrick Grainville a surgi en littérature comme un retour de flamme baroque dans une époque dominée par le goût des aventures textuelles. Déjà fort remarqué en 1973 avec son deuxième roman, La Lisière (Gallimard), que Jacqueline Piatier qualifia dans « Le Monde des livres » de « flamboyant blason de la vie humaine et du monde », il devient trois ans plus tard, à 29 ans, l’un des plus jeunes lauréats de l’histoire du prix Goncourt avec les somptueux Flamboyants (Le Seuil), précisément. Sans craindre la démesure, Les Flamboyants racontent l’épopée folle et parfois grotesque du roi Tokor, sorte de Caligula imaginaire égaré en Afrique noire, emportant le lecteur dans un tourbillon mêlant lyrisme et dérision.

Conservant son métier d’enseignant malgré un succès populaire qui ne se démentira pas durant les deux décennies suivantes, Grainville affirme volontiers son goût pour une littérature de la démesure, capable de prendre des risques, celui de la chair sublimée par l’érotisme, comme dans Le Paradis des orages ou Le Baiser de la pieuvre (tous deux au Seuil). Alors que l’image et la métaphore y sont prédominantes, souvent puissantes, une partie importante de son œuvre est tournée vers la peinture. Sa grande proximité avec de nombreux artistes a d’ailleurs donné lieu à plusieurs publications et collaborations au long des années, que ce soit avec Georges Mathieu ou avec Hervé Di Rosa.

Une soixantaine d’ouvrages, dont vingt-six romans

Certains de ses romans témoignent tout particulièrement de cet attrait pour les arts plastiques, dont L’Atelier du peintre (Le Seuil) ou Bison (Le Seuil), qui retraçait le voyage en France de George Catlin venu présenter ses toiles et ses objets indiens au roi Louis-Philippe en 1845. C’est encore la peinture qui est le cœur battant de son ouvrage le plus récent, Falaise des fous, qui lui vaut en ce début d’année de renouer avec le grand succès, tant critique que populaire. Présenté par l’éditeur comme l’aboutissement de toute une vie, Falaise des fous déploie sur plus de six cents pages une écriture sans doute assagie, ou apaisée, mais toujours foisonnante, et retrace cinquante ans d’histoire au rythme trépidant de la libération de la peinture, du surgissement de « l’ogre Courbet » à la disparition de Monet au pays des nymphéas.

Lire la critique de « Falaise des fous » : Article réservé à nos abonnés Patrick Grainville a posé son chevalet sur la côte normande

En près de cinquante ans désormais, Grainville a publié une soixantaine d’ouvrages, dont vingt-six romans, ce qui ne l’a pas empêché de soutenir de nombreux écrivains : collaborateur atypique du « Figaro littéraire », où il défend depuis les années 1980 une littérature exigeante en se gardant de toute forme de dogmatisme, il est également membre du jury du prix Médicis et surtout éditeur au Seuil, dont il est l’un des piliers historiques du comité de lecture.

A la suite de cette élection, l’Académie française comptera désormais trente-quatre membres, dont seulement quatre femmes, cinq sièges restant à pourvoir. On sera curieux, en tout cas, d’entendre Patrick Grainville proférer comme il se doit l’éloge de son prédécesseur, Alain Decaux.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.