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Ueli Steck, la « Machine suisse », a trouvé la mort dans l’Himalaya

L’alpiniste suisse allemand a fait une chute mortelle de 1 000 m lors d’une ascension d’acclimatation près de l’Everest.

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Publié le 30 avril 2017 à 12h18, modifié le 03 mai 2017 à 11h44

Temps de Lecture 3 min.

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Ueli Steck lors d’un entraînement au Népal en février.

Il y a trois semaines, Ueli Steck nous décrivait son dernier projet d’ascension avec gourmandise et humilité. Fin mai, au Népal, avec son ami aspirant guide Tenji Sherpa, l’alpiniste suisse allemand devait tenter d’enchaîner, en quarante-huit heures et sans oxygène, l’ascension de l’Everest (8 848 m), le « Toit du monde » et celle du quatrième plus haut sommet du globe, le Lhotse (8 516 m), séparés par le col Sud situé à près de 8 000 m. Une première qui impose de passer une nuit dans la zone de la mort, à plus de 7 500 m d’altitude, où l’organisme est essoré par la raréfaction de l’oxygène.

L’aventure a tourné court, dimanche 30 avril, vers 10 heures du matin (heure locale), quand le Suisse âgé de 40 ans a dévissé entre les camps I et II du Nuptse (7 861 m), un sommet satellite du mont Everest, faisant une chute mortelle de 1 000 m lors d’une ascension d’acclimatation. Tenji Sherpa qui soignait des gelures ne l’avait pas accompagné.

Spécialiste des records de vitesse en solo

Charpentier de formation, Ueli Steck était un des rares alpinistes de sa génération à vivre de son art. Né le 4 octobre 1976 à Langnau im Emmental, à l’est de Berne, il avait été initié à la montagne à l’âge de 12 ans par un ami de son père. Moins de six ans plus tard, il gravissait la célèbre face nord de l’Eiger (3 970 m) et consacrait tout son temps libre à l’alpinisme « pour faire du sport ». Et avec un certain brio.

Face nord du Cervin, de l’Eiger, des Grandes Jorasses… Steck s’est rapidement fait une spécialité des records de vitesse en solo, sans corde. Les sponsors l’ont suivi, lui permettant de passer des Alpes à l’Himalaya il y a une dizaine d’années. Il avait déjà gravi l’Everest en 2012 ainsi que plusieurs autres sommets himalayens de plus de 8 000 m.

Début 2014 pourtant, ce grimpeur atypique qui s’attaquait aux sommets comme on aborde une discipline olympique chronométrée et s’entraînait comme un coureur de grand fond, avec préparateurs physique et mental, confiait au Monde que les feux de la rampe lui avaient ôté une certaine insouciance. L’homme suscitait des jalousies qu’il s’efforçait d’« accepter ». Ses détracteurs lui reprochaient, pour une poignée d’ascensions, l’absence de témoins oculaires, des pannes d’appareil photo ou d’altimètre, l’oubli de brancher son GPS.

Doutes sur ses performances dans le milieu de la montagne

Caillassé au cours d’une rixe aux torts partagés avec des sherpas sur les flancs de l’Everest au printemps 2013, Ueli Steck, qui reconnaissait que « grimper sur les montagnes n’apporte rien à l’humanité », avait vécu un syndrome d’épuisement professionnel. Il l’avait « soigné » en se remobilisant sur un objectif d’exception. A l’automne 2013, il avait réalisé une première en gravissant en solo et en vingt-huit heures la face sud de l’Annapurna (8 091 m), survivant à une avalanche, après y avoir déjà frôlé la mort lors d’une tentative précédente, en 2007, à la suite d’une chute. Il avait alors promis à son épouse, Nicole, de renoncer aux ascensions en solitaire.

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