Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Hommages à Brahim Bouarram, jeune Marocain tué en marge du défilé du FN en 1995

Emmanuel Macron, Anne Hidalgo et Jean-Luc Mélenchon ont rendu tour à tour hommage au jeune homme poussé dans la Seine par des skinheads il y a vingt-deux ans.

Le Monde

Publié le 01 mai 2017 à 11h17, modifié le 01 mai 2017 à 13h33

Temps de Lecture 2 min.

Plusieurs élus ont rendu hommage, lundi 1er mai à Paris, à la mémoire de Brahim Bouarram, un Marocain de 29 ans poussé il y a vingt-deux ans du pont du Carroussel dans la Seine par des skinheads en marge du défilé organisé tous les ans par le Front national (FN).

Cet hommage survient dans un contexte particulier, à six jours du second tour de la présidentielle qui opposera Marine Le Pen à Emmanuel Macron. Le candidat d’En marche ! s’est rendu, lundi matin, devant la plaque commémorative posée devant le pont. Accompagné de l’ancien maire PS de Paris Bertrand Delanoë et de Saïd Bouarram, fils de la victime, M. Macron a affirmé qu’il « n’oubliait rien » du passé du FN, dont les « racines » extrémistes sont « vivaces ».

La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, qui a appelé à voter pour M. Macron pour faire barrage à l’extrême droite, était venue plus tôt déposer une gerbe sur les lieux de la mort de Brahim Bouarram. Elle était elle aussi accompagnée du fils de M. Bouarram, âgé de 9 ans à l’époque du drame et venu vivre en France en 2011, ainsi que du sénateur David Assouline et de la députée Seybah Dagoma, tous deux socialistes.

Peu avant midi, Jean-Luc Mélenchon, arrivé en quatrième position au premier tour de la présidentielle, est lui aussi venu rendre hommage à la mémoire du jeune Marocain assassiné. Le leader de La France Insoumise a mis en garde dimanche ses électeurs contre la « terrible erreur » que représenterait un vote en faveur du Front national.

Pendant ce temps, Jean-Marie Le Pen déposait une gerbe devant la statue de Jeanne d’Arc. Dans son discours, il s’en est notamment pris au candidat d’En marche !, qui s’était rendu dimanche au Mémorial de la Shoah : « Emmanuel Macron a fait la tournée des cimetières, c’est un mauvais présage pour lui. » En 1995, celui qui était président du FN avait minimisé l’agression qui a entraîné la noyade de Brahim Bouarram, y voyant même une manipulation et une provocation contre son parti.

Symbole de la lutte contre le racisme

Le 1er mai 1995, alors que le défilé du Front national en l’honneur de Jeanne d’Arc se déroulait sur la rive gauche de la Seine au pas de 12 000 supporteurs de Jean-Marie Le Pen, un groupe de quatre hommes « au look skinhead » s’étaient détachés de la masse des militants d’extrême droite pour se diriger vers les quais. Quelques instants plus tard, Brahim Bouarram tombait à l’eau après une courte altercation avec l’un d’entre eux. La Seine étant en crue ce jour-là, et, ne sachant pas nager, le jeune Marocain mourait noyé.

Les quatre skinheads, venus de Reims par des cars affrétés pour l’occasion, avaient assuré ne pas être membres du Front national. Deux d’entre eux avaient pourtant participé à la sécurité de plusieurs meetings du parti. Mickaël Fréminet fut condamné, le 15 mai 1998, à huit ans de prison pour le meurtre de M. Bouarram, tandis que ses trois comparses étaient condamnés à des peines moins lourdes pour non-assistance à personne en danger.

Depuis, Brahim Bouarram est devenu un symbole de la lutte contre le racisme. En 2003, Bertrand Delanoë, alors maire de Paris, avait fait poser une plaque commémorative sur le lieu de sa mort.

Le Monde

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.