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Jacques de Larosière : « Aujourd’hui, les mouvements de capitaux font la loi »

L’ancien patron du FMI et de la Banque de France critique les largesses des banquiers centraux, susceptibles de contribuer à la formation de bulles de crédit.

Propos recueillis par 

Publié le 13 mai 2016 à 16h33, modifié le 14 mai 2016 à 09h11

Temps de Lecture 6 min.

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L’ancien patron du FMI et de la Banque de France critique les largesses des banquiers centraux, susceptibles de contribuer à la formation de bulles de crédit.

Quel est le point commun entre la crise de 2008, les fuites de capitaux pénalisant le Brésil et l’envolée des dettes en Europe ? Tous ces maux sont le fruit du chaos régnant sur le système monétaire depuis les années 1970, estime Jacques de Larosière, ancien patron du Fonds monétaire international (1978-1987) et de la Banque de France (1987-1993). Dans Cinquante ans de crises financières, publié jeudi 12 mai (Odile Jacob, 288 pages, 22,90 euros), il revient sur les grands chocs qui ont secoué l’économie mondiale ces dernières années, en s’attachant à la façon dont les dirigeants ont tenté de les résoudre. Aujourd’hui, il tire la sonnette d’alarme : les largesses des banquiers centraux risquent, selon lui, de contribuer à la formation de bulles.

En quelques décennies, les grandes banques centrales sont passées du combat contre l’hyperinflation à celui contre l’inflation faible. Que s’est-il passé ?

Il est vrai qu’au début des années 1970 les instituts monétaires ont axé leur stratégie sur la lutte contre l’inflation qui, après le choc pétrolier de 1971, faisait des ravages aux Etats-Unis et en Europe. A première vue, ils ont réussi : à l’inflation galopante des années 1970-1980 a succédé la grande modération des prix dans les années 1990, puis 2000.

Seulement voilà : une partie de cette modération n’a rien à voir avec l’action des banques centrales. Elle est le résultat d’un phénomène concomitant, à savoir la globalisation des échanges. L’ouverture des frontières des pays émergents à bas salaires et la pression à la concurrence qui l’a accompagnée ont provoqué une modération des revenus salariaux – et donc de l’inflation – dans les pays industrialisés tels que les Etats-Unis, l’Europe ou le Japon.

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Comment, dans ce cas, sortir du piège de l’inflation faible ?

Difficile à dire ! Si les causes profondes de la modération des prix ne relèvent pas de l’action des banques centrales, les outils qu’elles utilisent aujourd’hui pour relancer l’inflation, tels que les rachats massifs de dettes publiques, posent question. Le risque est que la liquidité qu’elles créent pour atteindre leur cible échoue à raviver l’inflation, mais contribue en revanche à la formation de bulles de crédit. Les politiques monétaires actuelles me plongent dans un abîme de doutes.

La BCE est critiquée en Allemagne, les républicains américains jugent que la Réserve fédérale devrait rendre plus de comptes… L’indépendance des banques centrales est-elle menacée ?

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