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Les bienfaits de la gentillesse en entreprise

On a trop souvent peur de passer pour faible en se comportant gentiment. C’est une erreur, estime le philosophe Emmanuel Jaffelin. A méditer à l’occasion de la Journée de la gentillesse du 3 novembre.

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Publié le 02 novembre 2016 à 16h21, modifié le 03 novembre 2018 à 11h58

Temps de Lecture 2 min.

« Pour qu’il y ait gentillesse, il faut qu’il y ait altérité », considère le philosophe Emmanuel Jaffelin.

Tenir la porte à un collègue qui ne sourit pas en retour. Venir à la rescousse d’un confrère en détresse sur un dossier urgent, sans le moindre remerciement. La vie en entreprise est rarement présentée comme un havre de bienveillance et d’empathie. Et pourtant… Le philosophe et écrivain, Emmanuel Jaffelin, auteur d’un Eloge de la gentillesse en entreprise (First, 2015), évoque les bienfaits d’une telle attitude en cette huitième édition de la Journée de la gentillesse, ce jeudi 3 novembre.

  • Vous serez respecté et apprécié par vos collègues

On a trop souvent peur de passer pour faible en se comportant gentiment. C’est une erreur, selon Emmanuel Jaffelin : « Etymologiquement, le mot gentillesse ne rime pas avec faiblesse mais bel et bien avec noblesse [du latin, gentilis, “le noble, celui qui est bien né”]. Tenir la porte à celui qui vous emboîte le pas, est appréhendé comme gentil, car il y a une noblesse morale dans cet acte. »

En entreprise, on parlera souvent de bienveillance, mais ce terme suppose une hiérarchie. « Le surveillant de prison est bienveillant avec le détenu en prolongeant la durée de parloir ; le patron est bienveillant en autorisant une salariée à quitter son poste parce que son enfant est malade. Mais ni le prisonnier ni le salarié ne peuvent être bienveillants avec leur supérieur. »

Pour que votre comportement porte ses fruits, encore faut-il être sincère. Etre gentil, c’est vouloir rendre service à quelqu’un qui vous le demande, et sans escompter un retour sur investissement. « Il ne faut pas être gentil tout le temps, explique Emmanuel Jaffelin : la gentillesse est une morale du pouvoir et non du devoir. Je ne dois pas être gentil, je peux l’être. »

Par ailleurs, « si vous voulez garder votre humanité et votre crédibilité en tant que dirigeant, poursuit-il, vous pouvez montrer que vous avez des égards pour autrui, mais qu’ils sont occasionnels. Vous êtes un fort en entreprise, parce que vous pouvez être gentil, mais surtout pas parce que vous devez l’être ! Il n’y a pas de devoir de gentillesse. »

  • Vous serez le plus fort, même face aux chefs

La gentillesse est indifférente et hermétique à toute posture sociale et vient « casser » momentanément l’organigramme. « Quand un cadre d’entreprise tombe dans un couloir de la société qui l’emploie, illustre Emmanuel Jaffelin, et que l’hôtesse d’accueil vient l’aider à se relever, la hiérarchie n’est plus. Celui qui est fort est celui qui est dans l’empathie, pas celui qui a glissé. » Une manière agréable de faire un pied-de-nez aux échelons hiérarchiques.

  • Votre entreprise s’en portera mieux

La domination et l’écrasement ne font pas la force d’une entreprise, bien au contraire. Les sociétés où le quotidien est un western, avec son lot de « tueurs » et de « chacun pour soi », seront perdantes face à celles qui privilégient la douceur, l’intelligence émotionnelle et l’empathie. « Les salariés sont bien plus efficaces lorsqu’ils évoluent dans une atmosphère bienveillante », rappelle le philosophe.

Car l’entreprise peut être aussi une rampe de lancement de sociabilité. Une bonne ambiance de travail va se répercuter sur le moral des salariés, qui vont l’emporter chez eux, dans la rue, sur leur lieu de sport, leur lieu de culte… Au-delà de créer de la richesse économique, l’entreprise a cette mission de produire de la richesse morale, spirituelle et/ou psychologique.

Lire aussi : « Etre gentil n’implique pas d’être con »

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