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Ankara franchit une étape supplémentaire dans la censure et la répression

Le gouvernement a interdit, samedi, les émissions télévisées de rencontres amoureuses et congédié près de 4 000 fonctionnaires. Le site Wikipédia était lui bloqué.

Le Monde avec AFP

Publié le 29 avril 2017 à 21h21, modifié le 30 avril 2017 à 15h50

Temps de Lecture 2 min.

Une affiche du président Recep Tayyip Erdogan, le 2 avril à Konya en Turquie.

Le gouvernement du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a franchi, samedi 29 avril, une étape supplémentaire dans la censure et la répression dont sont victimes les Turcs depuis le coup d’Etat raté de juillet 2016. Il a interdit les émissions télévisées de rencontres amoureuses et congédié près de 4 000 fonctionnaires, selon deux décrets pris en vertu de l’état d’urgence imposé après la tentative de putsch.

Après les nombreuses attaques envers les médias, le chef de l’Etat, dont le pouvoir a récemment été renforcé par un référendum, a décidé de s’en prendre aux émissions de rencontres, très populaires en Turquie, en les supprimant. « A la radio et à la télévision, ce type de programmes dans lesquels les personnes sont présentées les unes aux autres pour trouver un petit ami… ne peut être autorisé », selon le décret publié samedi.

Le vice-premier ministre turc, Numan Kurtulmus, avait déclaré, en mars, que l’interdiction de ces émissions était en préparation : « Il y a des programmes étranges qui mettent à la casse l’institution de la famille et lui retirent sa noblesse et sa sainteté, avait-il dit. Si Dieu le veut, dans un proche avenir, nous allons y remédier grâce à des décrets d’urgence. »

Nouvelles arrestations

Les opposants du parti islamo-conservateur AKP (au pouvoir) expriment fréquemment la crainte que la Turquie penche vers un islam conservateur. Mais ses partisans répondent de leur côté que les émissions en question suscitent des milliers de plaintes chaque année et que l’interdiction est dans l’intérêt du public.

Parmi les 3 974 fonctionnaires révoqués, on compte un millier d’employés du ministère de la justice et un millier d’autres dépendant de l’armée, selon le décret, qui donne le nom de tous les agents de l’Etat concernés. Parmi ceux qui dépendaient de l’Armée de l’air, figurent plus de 100 pilotes. Par ailleurs, près de 500 universitaires travaillant dans les institutions officielles ont aussi été limogés

Le 26 avril, la Turquie avait procédé à l’arrestation de plus de 1 000 personnes et avait suspendu plus de 9 100 policiers dans le cadre d’une nouvelle purge contre ceux qui sont présentés comme des partisans du prédicateur réfugié aux Etats-Unis Fethullah Gülen, auquel Ankara fait porter la responsabilité du coup d’Etat avorté du 15 juillet 2016.

L’accès à Wikipédia a été coupé

Plus tôt dans la journée, c’est l’encyclopédie en ligne Wikipédia qui était inaccessible. L’organisme de surveillance en ligne Turkey Blocks a en effet relevé dans la matinée que l’accès au site avait été coupé dès 8 heures du matin, heure locale. Selon l’Agence-France-Presse, seule l’utilisation d’un accès VPN (réseau privé virtuel) permettait aux habitants d’Istanbul d’y accéder samedi matin.

Le quotidien turc Hürriyet Daily News qualifie de « pas claires » les raisons pour lesquelles l’interdiction a été ordonnée, évoquant « une décision administrative provisoire » qui nécessite d’être confirmée dans les prochains jours par une décision de justice.

Ces dernières années, les autorités turques ont bloqué temporairement à plusieurs reprises les accès à des réseaux sociaux populaires comme Facebook et Twitter, notamment à l’occasion de grandes manifestations contre le pouvoir ou d’attaques terroristes.

Depuis la mise en œuvre de l’état d’urgence, en juillet 2016, 47 000 personnes ont été arrêtées.

Le Monde avec AFP

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