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Après le soutien de Dupont-Aignan à Le Pen, défections en série au sein de Debout la France

Plusieurs cadres du parti souverainiste ont annoncé leur démission, voyant dans la décision de leur chef « une faute morale » et « une erreur politique ».

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Publié le 01 mai 2017 à 13h42, modifié le 02 mai 2017 à 05h10

Temps de Lecture 3 min.

Marine le Pen et Nicolas Dupont-Aignan le 29 avril à Paris.

Trois jours après le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen – qui a annoncé le lendemain qu’elle en ferait son premier ministre si elle était élue –, les démissions se multiplient au sein de Debout la France (DLF).

Vice-président du parti souverainiste, Dominique Jamet figure parmi les premiers à avoir annoncé son retrait. « Nicolas Dupont-Aignan apporte son soutien à Marine Le Pen. Je quitte le parti de Dupont-Aignan », a-t-il ainsi laconiquement annoncé sur Twitter, dès vendredi 28 avril, peu après l’annonce du candidat souverainiste au 20 heures de TF1.

Ce cadre de Debout la France a ajouté, dans une tribune publiée dimanche sur le site Atlantico : « [Nicolas Dupont-Aignan] salit définitivement son image, sa réputation, (…) il ajoute à une faute morale certaine ce qui est probablement une erreur politique puisque le plat de lentilles contre lequel il a troqué son indépendance a toutes les chances de rester virtuel. »

Un état-major décimé

D’autres lieutenants du député de l’Essonne ont également réagi. Quelques minutes après l’annonce de M. Dupont-Aignan, la Normande Anne Boissel, vice-présidente de DLF, a affirmé dans un tweet qu’elle quittait ses fonctions à la tête du parti. Le lendemain, celle qui était également porte-parole du candidat à la présidentielle a annoncé qu’elle quittait la formation et renonçait à se présenter aux législatives dans la 5circonscription du Calvados.

Avec deux vice-présidents de DLF sur quatre démissionnaires, l’état-major de M. Dupont-Aignan est désormais décimé. Et les désertions n’en finissent pas. Eric Anceau, responsable du projet, a lui aussi annoncé vendredi sur Twitter son départ du parti.

« Mon rôle politique a pris fin à la minute même où Nicolas Dupont-Aignan a annoncé que, fort de l’appui de la grande majorité du conseil national de Debout la France, il s’alliait à Marine Le Pen et au Front national en vue du second tour », s’est justifié ce lieutenant du député de l’Essonne.

Autre fidèle du candidat souverainiste qui a déserté : Olivier Clodong, conseiller départemental de l’Essonne et premier adjoint de M. Dupont-Aignan à Yerres (Essonne), ville dont ce dernier est le maire. « Présidentielle 2tour : à titre personnel, je ne me reconnais ni dans Mme Le Pen ni dans M. Macron. Je ne voterai pour aucun d’eux », a ainsi réagi vendredi ce proche parmi les proches du responsable souverainiste. Et d’ajouter, le lendemain, qu’il se désolidarisait de la campagne menée par M. Dupont-Aignan en faveur de la candidate frontiste.

Mutinerie dans les départements

La mutinerie a également gagné les responsables départementaux de DLF. Nombreux sont ceux qui dénoncent l’« accord de gouvernement » signé samedi entre M. Dupont-Aignan et Mme Le Pen, qui ont démissionné du parti et annoncé le retrait de leur candidature aux législatives. Ainsi de Nicolas Le Caroff, candidat dans la circonscription de Guingamp, de Ludovic Lussiez, dans le Nord, d’Olivier Arsac, en Haute-Garonne, de Fabien Lombard, dans l’Aveyron, ou encore de Stéphane Loth, en Charente-Maritime.

Enfin, dimanche, signe supplémentaire que la bérézina menace au sein du parti, les maires des huit communes – un socialiste et sept de droite – composant, avec Yerres, la communauté d’agglomération Val d’Yerres Val de Seine, ont décidé de demander la démission de M. Dupont-Aignan de ses fonctions de président de l’agglomération, arguant notamment d’une différence de « valeurs » entre « celles que nous défendons » et celles du FN. « Cette lettre est une basse manœuvre politique », a commenté l’intéressé auprès du Parisien, assurant n’avoir « aucune intention de démissionner face à ces vieilles rancunes politiciennes ».

Le maire d’Yerres entend par ailleurs écrire « bientôt » aux habitants de la ville. Pour le troisième jour d’affilée, plusieurs centaines de personnes étaient moblisées ce lundi dans cette ville de 29 000 habitants pour protester contre l’alliance de M. Dupont-Aignan avec Mme Le Pen.

» Lire aussi : Que contient l’accord de gouvernement entre Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan ?

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