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Ely Ould Mohamed Vall, ancien président mauritanien, est mort

Président de la Mauritanie de 2007 à 2009, Ely Ould Mohamed Vall est décédé le 5 mai dans sa 64e année.

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Publié le 09 mai 2017 à 14h49, modifié le 09 mai 2017 à 15h10

Temps de Lecture 3 min.

Ely Ould Mohamed Vall, ancien président de la Mauritanie, le 6 juin 2009.

Ancien président de la Mauritanie et cousin de l’actuel chef de l’Etat, Ely Ould Mohamed Vall est mort, vendredi 5 mai, d’un « arrêt cardiaque » alors qu’il était en vacances dans la région de Tiris, à l’extrême nord de la Mauritanie. Un deuil national de trois jours a été annoncé par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, dont il était devenu l’un des plus farouches opposants dans ce pays marqué par une longue histoire de coups d’Etat militaires.

Né en 1953 à Nouakchott, la capitale, ce militaire de carrière a été le chef de la sûreté nationale (police) durant plus de vingt ans sous la présidence de Maaouiya Ould Taya, arrivé au pouvoir par les armes en 1984, avant de se retourner contre lui en août 2005. Il prit alors la tête d’une junte qui renversa Ould Taya.

A rebours de l’habituel scénario dans le pays, Ely Ould Mohamed Vall, à la tête du Comité militaire pour la justice et la démocratie, fit en sorte de rendre le pouvoir aux civils en 2007. Sidi Ould Cheikh Abdallahi fut ainsi le premier civil démocratiquement élu à la tête de l’Etat mauritanien depuis 1978. Cette transition inédite valut au militaire une reconnaissance internationale et une image de putschiste vertueux. Cependant, cette parenthèse démocratique fut de courte durée. Le président élu fut renversé en 2008 par un coup d’Etat de l’actuel président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Une figure de l’opposition

La rupture entre les deux hommes, cousins germains, ne fut jamais dépassée. Candidat à l’élection présidentielle de 2009, le colonel Vall ne recueillit que 3,81 % des suffrages face à Mohamed Ould Abdel Aziz, vainqueur du scrutin. Il n’était pas membre officiellement d’un parti de l’opposition, mais il en était l’une des figures, particulièrement virulente. Grand, élégant et distant, il multipliait les sorties dans la presse internationale. « La Mauritanie a été mise par le régime actuel dans une situation économique déplorable », dénonçait-il au Monde en octobre 2016 lors d’une visite à Paris, pointant les difficultés de la SNIM, la société nationale minière. « Tout cela à cause de la mauvaise gestion et des détournements. Les investisseurs étrangers ne viennent plus. »

L’homme accusait également l’actuel chef de l’Etat de vouloir se maintenir au pouvoir. Ces dernières années, il combattait sans relâche le processus de réforme constitutionnelle lancé par le président Aziz. « C’est uniquement pour lui permettre d’ouvrir une brèche : soit pour se représenter lui-même, soit pour présenter un homme qu’il contrôlera. » Même le bilan du régime en termes de lutte contre le terrorisme (aucune attaque enregistrée depuis 2011) ne trouvait pas grâce à ses yeux. « Les attaques ont commencé quand il est arrivé au pouvoir ! Les terroristes se sont introduits dans le pays avec lui. Si les attaques ont cessé, ce n’est pas de son fait, mais la conséquence de l’opération française Serval au Mali », expliquait-il.

Inhumé à Nouakchott

En raison du boycottage décidé par l’opposition, il ne s’était pas présenté à l’élection présidentielle de 2014, remportée à nouveau haut la main par le président Aziz. Mais beaucoup lui prêtaient l’ambition de se présenter à nouveau en 2019. Interrogé sur le sujet, il bottait en touche, expliquant qu’il fallait d’abord « trouver une solution politique (…), permettre une transition politique dans la transparence dont puisse sortir un régime suffisamment légitime pour affronter les défis du pays (…).  Lorsque nous serons revenus à une situation normale, nous parlerons de la tenue d’élections », disait-il.

Sitôt connue la nouvelle de son décès, un avion militaire a été dépêché par le gouvernement pour ramener le corps de l’ancien président à Nouakchott. L’inhumation a eu lieu en présence de plusieurs personnalités politiques et religieuses dont le chef de l’Etat mauritanien, selon un programme officiel.

Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), principale coalition de l’opposition dans laquelle M. Vall militait comme personnalité indépendante, a suspendu toutes ses activités politiques pour « honorer sa mémoire », a déclaré à l’AFP son porte-parole, Saleh Ould Henenna. « La disparition du président Ely Ould Mohamed Vall est une très grande perte pour la Mauritanie et pour l’opposition démocratique », a-t-il indiqué.

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