« Quand on me demande de décrire mon métier, je me présente comme un épicier industriel, même si je n’aime pas trop cette formule. » Pour Pierre Pouletty, PDG d’IPH, si ce parallèle s’applique bien à l’activité du groupe de distribution de fournitures aux entreprises, la notion d’épicerie est cependant réductrice au regard des 1,3 milliard d’euros de chiffre d’affaires et des 4 600 salariés de l’entreprise qu’il dirige.
Présent dans neuf pays, le groupe français a annoncé, vendredi 28 avril, son renforcement en Espagne, avec l’acquisition de Syresa, une société de distribution dans le nord du pays. Cela conforte sa place de numéro un de l’autre coté des Pyrénées, où IPH est entré, il y a six mois à peine, en achetant quatre entreprises locales. Elle y compte désormais près de 300 salariés, pour 80 millions d’euros de chiffre d’affaires.
« Nous avons acheté plus de 200 sociétés »
IPH poursuit son développement par l’acquisition de distributeurs locaux dans un secteur très fragmenté. Avec 1,6 % du marché européen, estimé à 80 milliards d’euros, le français se classe au deuxième rang à égalité avec l’allemand Hoffmann, non loin du leader, le néerlandais Eriks. Les domaines visés vont de la transmission mécanique (roulements à bille, chaîne, pignon, courroies) aux outils d’usinage et engins de levage, en passant par les produits d’hygiène et de sécurité. « Nous avons acheté plus de 200 sociétés depuis l’origine du groupe il y a trente ans », dit M. Pouletty. Le rythme s’est accéléré depuis 2014, avec une moyenne de 30 à 40 acquisitions par an.
Déjà depuis janvier, sept nouvelles sociétés ont été acquises. « Nous multiplions par deux notre chiffre d’affaires tous les cinq ans », ajoute-t-il. Le groupe envisage d’atteindre les 3 milliards d’euros dans six ans, un tiers en France, deux tiers à l’étranger.
L’Allemagne, marché prometteur
Cependant, de tous les pays, c’est l’Allemagne qui est le plus prometteur, ce marché étant trois fois plus important que celui de l’Hexagone. Dans le même temps, le groupe entend monter en gamme, en ajoutant à son métier de distributeur, la fourniture de services et de la maintenance. De même, un ancien responsable d’Amazon a été recruté pour accélérer la transformation numérique.
En 1998, onze ans après sa création, l’entreprise a été cédée à un fonds d’investissement et a connu jusqu’à ce jour trois actionnaires différents à la suite d’opérations de leverage buy-out (« rachat avec effet de levier »), les fonds restant en moyenne cinq ans. Dans cette perspective, PAI Partners, qui contrôle le groupe depuis 2013, pourrait, à son tour, passer la main dans les prochains mois.