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La Russie accusée d’avoir tué « des centaines de civils » en Syrie

Certains bombardements russes pourraient constituer des « crimes de guerre », selon un rapport d’Amnesty International.

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

Publié le 23 décembre 2015 à 10h57, modifié le 24 décembre 2015 à 17h43

Temps de Lecture 2 min.

Dans le quartier Maaret Al-Nouman, tenu par les rebelles, à Idlib le 21 décembre.

Dans un rapport publié mercredi 23 décembre, l’ONG Amnesty International accuse la Russie – engagée officiellement en Syrie depuis le 30 septembre en soutien au régime de Bachar Al-Assad – d’avoir recours à « des bombes à sous-munitions » et des « bombes non guidées » contre « des zones d’habitation à forte densité de population » et d’avoir tué des « centaines de civils ». Autant d’actes qui peuvent être considérés comme des « crimes de guerre », selon l’ONG.

La Russie, qui affirme bombarder des « groupes terroristes » opposés au pouvoir syrien, dont l’organisation Etat islamique mais pas uniquement, a toujours démenti avoir atteint des civils, malgré les affirmations en ce sens d’ONG sur place. Confronté au rapport d’Amnesty, le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov a commenté « Une fois de plus, il n’y avait rien de concret ni de nouveau dedans : toujours les mêmes clichés et les mêmes fausses informations ».

Des attaques qui « semblent viser directement des civils »

Selon Philip Luther, directeur d’Amnesty pour le Moyen-Orient, les affirmations de l’ONG s’appuient sur six bombardements qui ont eu lieu dans les provinces de Homs, Idlib et Alep entre septembre et novembre, et qui ont tué « au moins 200 civils » et « une dizaine de combattants », selon des témoignages et des récits de survivants, ainsi que sur des documents vidéo et des photos.

  • Dans l’une des principales attaques documentées par Amnesty, trois missiles ont été tirés sur un marché de la ville d’Ariha, dans la province d’Idlib, faisant 49 morts.
  • Dans une autre attaque, « au moins 46 civils, dont 32 enfants et 11 femmes qui s’étaient mis à l’abri dans le sous-sol d’un immeuble, ont été tués le 15 octobre » dans le village d’Al-Ghanto, dans la province de Homs.
Dans les rues d'Idlib après un bombardement, le 20 décembre.

Interrogé par Amnesty, Mohammed Qurabi Al-Ghazal, présenté comme « un journaliste militant local », décrit ce qu’il a vu lors d’un de ces bombardements :

« Soudain, les gens hurlaient, l’odeur de brûlé a envahi l’air et c’était le chaos. D’une école primaire située non loin, les enfants sortaient en courant, terrifiés... Des cadavres jonchaient le sol, décapités et mutilés ».

Certains bombardements « semblent viser directement des civils ou des biens à caractère civil, car ils touchent des zones d’habitation, où il n’y a pas de cible militaire évidente, et parfois des structures médicales, causant des morts et des blessés parmi les civils », ajoute Amnesty, qui demande « que les violations présumées fassent l’objet d’enquêtes indépendantes et impartiales. »

La guerre en Syrie a fait plus de 250 000 morts et des millions de personnes déplacées depuis mars 2011. L’Observatoire syrien des droits de l’homme, ONG qui possède de nombreux relais sur le sol syrien, a recensé, selon son propre décompte entre fin septembre et le 21 décembre, 2 132 personnes tuées dans des raids russes, dont 710 civils parmi lesquels 161 enfants et 104 femmes.

Le Monde avec AP, AFP et Reuters

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