Les six cents collégiennes et lycéennes ne devraient pas passer inaperçues lors des journées professionnelles du Salon du Bourget ; quatre cents d’entre elles sont invitées le 20 juin dans le cadre de l’association Airemploi. Le but ? Les sensibiliser aux métiers du secteur. Le 22 juin, deux cents autres s’y rendront, accompagnées de cent marraines de l’association Elles bougent qui, depuis plus de dix ans, fait découvrir aux jeunes filles les métiers d’ingénieure et de technicienne.
« La problématique de la féminisation du secteur est plus que jamais d’actualité », affirme Philippe Dujaric, directeur des affaires sociales et de la formation du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas). Les entreprises veulent recruter plus de femmes. Car « l’entreprise se doit d’être le reflet de la société, explique Thierry Baril, directeur général des ressources humaines d’Airbus. Des équipes mixtes sont synonymes d’efficacité et de cohésion accrues avec, à la clé, une meilleure performance ».
Il faut dire que, malgré d’intrépides aïeules qui se sont illustrées dans l’épopée de l’aviation, les femmes y restent très minoritaires : 21 % des effectifs globaux. Les entreprises membres du Gifas comptaient, fin 2016, 22 % de femmes parmi leurs ingénieurs et 16 % chez les techniciens-agents de maîtrise. Sur les quelque dix mille recrutements de 2016, on dénombrait 26 % de femmes (28 % chez les ingénieurs, 21 % pour les techniciens-agents de maîtrise).
Des métiers souvent méconnus
Les entreprises se sont fixé des objectifs chiffrés pour les recrutements : un tiers pour Airbus, 25 % au minimum pour les ingénieurs et cadres chez Safran, 40 % chez Thales et 30 % parmi les cadres dirigeants d’ici à 2023. « Un programme très ambitieux auquel nous travaillons dur », explique David Tournadre, directeur général des ressources humaines du groupe Thales.
Mais féminiser n’est pas facile. L’aéronautique est un univers encore perçu comme exclusivement masculin et les métiers sont méconnus. « Les usines sales et les conditions de travail difficiles, c’est terminé ! », rappelle Axelle Gerber, responsable RSE de Safran.
D’autre part, au cours de leur orientation, les filles boudent les filières scientifiques et techniques : « Au niveau des écoles d’ingénieurs, elles ne représentent que 15 % à 20 % des effectifs, si l’on exclut la biologie, la chimie et l’agronomie », explique Marie-Sophie Pawlak, présidente de l’association Elles bougent, qui organise trois cents événements par an où quelque trois mille marraines, ingénieures ou techniciennes, dont environ un quart sont issues de l’aéronautique, témoignent de leur parcours et décrivent leur quotidien.
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