Des camps de premier accueil dans les grandes métropoles ; des pôles régionaux d’enregistrement et de traitement des demandes d’asile avec hébergement directif réparti équitablement sur tout le territoire ; une gestion nationale des mineurs isolés et des jeunes majeurs… C’est un plan général d’accueil des migrants en France que la maire de Paris, Anne Hidalgo, propose au gouvernement, puisque c’est à ses yeux la seule façon de desserrer l’étau dans lequel la capitale se trouve aujourd’hui.
Vendredi 16 juin, la socialiste a adressé au ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, au ministre alors chargé de la cohésion des territoires, Richard Ferrand, et au garde des sceaux, François Bayrou, un courrier détaillant ces idées et leur proposant d’agir « de concert » « pour faire face à l’urgence ».
Quarante jours après l’installation du nouveau locataire de l’Elysée, il reste difficile d’y voir clair sur les intentions de l’exécutif puisque les premiers actes du gouvernement Philippe s’opposent à ce qui semblait être la doctrine du candidat Macron. Certains pensent que la Place Beauvau continuera de gérer les réfugiés en déployant des renforts de police et en interdisant les distributions de nourriture, quand d’autres veulent croire que les élans humanistes d’un Emmanuel Macron en campagne n’étaient pas que pure stratégie électorale.
Réponse « humaine et digne »
Mme Hidalgo s’en tient, elle, à la parole présidentielle. D’autant que, comme elle le rappelle dans son courrier, « le président de la République a salué l’engagement » de la Ville de Paris, et la mise en place par la capitale d’une réponse « humaine et digne » à la crise des réfugiés. M. Macron avait salué en ces termes l’ouverture du camp humanitaire de premier accueil, lors de son discours de réception à l’hôtel de Ville le 14 mai. L’édile, qui souhaite surfer sur le compliment, demande en ce lendemain de législatives à « pouvoir évoquer prochainement ces propositions en détail » avec les trois destinataires de sa missive.
Depuis que Calais vit à l’heure de la chasse à l’homme, que le camp de répit de Grande-Synthe (Nord) est parti en fumée, Paris reste la dernière ville de France à offrir un hébergement aux migrants qui arrivent là. Avec l’augmentation des arrivées en Italie, la présence de 40 % de francophones dans les bateaux depuis janvier, l’été s’annonce difficile. Déjà, un millier de migrants dorment autour du camp de transit de la Porte de la Chapelle et un second campement de rue est en passe de se réinstaller boulevard de la Villette.
Il vous reste 24.52% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.