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Le bisphénol A pourrait altérer la mise en place des cellules reproductrices chez le fœtus masculin

Des chercheurs français mettent en évidence un nouvel effet du perturbateur endocrinien.

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Publié le 15 février 2018 à 11h17, modifié le 16 février 2018 à 07h45

Temps de Lecture 3 min.

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Du bisphénol A.

Connu pour être un perturbateur endocrinien, le bisphénol A (BPA) altérerait la mise en place de la lignée des cellules reproductrices chez le fœtus masculin. L’exposition des testicules fœtaux à cette substance, à des niveaux correspondant à ceux retrouvés chez l’homme, entraîne une diminution du nombre des cellules à partir desquelles se fera la production de spermatozoïdes au cours de la vie adulte.

Cet effet a été observé sur un modèle animal ayant reçu une greffe de tissu du testicule humain. Il est décrit pour la première fois dans l’espèce humaine par un groupe de chercheurs français dirigé par le Pr René Habert (université Paris-Diderot, CEA et Inserm, Fontenay-aux-Roses). L’article est paru le 31 janvier dans la revue PLoS ONE.

La même équipe avait montré, il y a cinq ans, que des fragments de testicules fœtaux humains mis en culture et exposés à une très faible concentration de BPA – de l’ordre de celle rencontrée dans la population générale – produisaient moins de testostérone. « La diminution de production de testostérone par le testicule fœtal peut entraîner des défauts de masculinisation des petits garçons à la naissance, précisait à l’époque au Monde M. Habert. En particulier la cryptorchidie, lorsque les testicules ne sont pas descendus dans les bourses, et l’hypospadias, lorsque l’orifice uro-génital ne se situe pas à l’extrémité du pénis, mais à sa base, dans les cas les plus graves. »

Ces constatations étaient cohérentes avec la démonstration de plus en plus étayée de la perturbation du fonctionnement hormonal par des substances telles que le BPA dans l’accroissement de ces malformations.

Les chercheurs avaient mis l’accent sur la production de l’hormone masculine car c’est un paramètre très étudié chez l’animal. Cette fois, ils se sont également intéressés aux cellules germinales – les cellules souches à partir desquelles se développe la production de spermatozoïdes –, tout au long de la vie adulte masculine. « Pour étudier les effets d’une perturbation endocrinienne sur les testicules du fœtus, il existe plusieurs méthodes, expose René Habert. D’une part, utiliser des cultures de fragments de testicules in vitro. D’autre part, employer le modèle expérimental de xénogreffe : il s’agit de souris immunodéficientes mâles, préalablement castrées, auxquelles on greffe des fragments de testicules fœtaux humains. »

Résultats novateurs

Les chercheurs ont eu recours aux deux approches. Les résultats les plus novateurs ont été obtenus avec le modèle de xénogreffe. Durant cinq semaines, les souris adultes greffées ont consommé une eau de boisson à laquelle avait été ajouté soit du BPA, soit un solvant servant de témoin. A l’issue de ces cinq semaines, le plasma sanguin et les vésicules séminales des souris (qui contribuent à la fabrication du sperme) ont été prélevés ainsi que les greffons.

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