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Le périlleux chantier de la réforme des aides au logement

Réduire le gouffre de l’APL pour les finances publiques tout en favorisant une offre de logements abordables : tel est l’enjeu pour le gouvernement. Une équation techniquement et politiquement délicate.

Publié le 02 août 2017 à 06h33, modifié le 02 août 2017 à 13h29 Temps de Lecture 4 min.

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L’annonce surprise, le 22 juillet, d’un « coup de rabot » certes modeste (5 euros par mois) sur les aides publiques au logement (APL) perçues par 6,3 millions de bénéficiaires a provoqué une belle levée de boucliers. Syndicats d’étudiants, associations d’aide aux personnes démunies, organisations de locataires, mais aussi autorités morales comme Louis Gallois, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, ou le père Bernard Devert, fondateur d’Habitat et humanisme, sont montés au créneau. Quant à Jean-Louis Deroussen, le président de la Caisse nationale des allocations familiales qui calcule et distribue ces aides, il s’est étonné de ne pas avoir été consulté « sur cette mesure brutale et injuste ».

l’APL est une lourde et complexe machinerie de redistribution de plus de 18 milliards d’euros, aux énormes enjeux sociaux

L’attitude du gouvernement d’Edouard Philippe, qui n’a toujours pas précisé si la ponction serait limitée aux derniers mois de l’année 2017 ou prolongée au-delà, a accentué l’inquiétude. En rejetant la responsabilité de cette décision impopulaire sur le précédent gouvernement qui, justement, l’avait écartée, l’exécutif a paru pour le moins désinvolte. En outre, nombre de députés appartenant au parti présidentiel, La République en marche (LRM), – pour beaucoup des cadres venus du privé – ne semblent pas comprendre que bien des Français soient à 5 euros près.

Face au tollé, Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires, a promis, le 25 juillet, « une réforme globale et structurelle des aides personnalisées au logement » pour l’automne. Rude chantier, car l’APL est une lourde et complexe machinerie de redistribution de plus de 18 milliards d’euros, aux énormes enjeux sociaux. Pas question, par exemple, de déstabiliser le budget des 14 millions de personnes qui en bénéficient, dont 60 % vivent au-dessous du seuil de pauvreté. L’inquiétude est également vive chez les professionnels de la location, à commencer par les bailleurs privés qui perçoivent presque la moitié de cette manne.

Effet inflationniste

La dépense, qui a doublé en euros constants depuis 2000, et sa croissance de près de 500 millions d’euros chaque année, sont cependant considérées comme insoutenables par tous les acteurs du logement. Ils admettent la nécessité de réformer ce système et cherchent des solutions, à commencer par une régulation des loyers.

Dans les villes universitaires, les étudiants sont devenus la première clientèle des bailleurs privés

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