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Inquiétude sur le sort de Liu Xia après la mort de son mari, Liu Xiaobo

Les proches de la poétesse Liu Xia sont sans nouvelles depuis les funérailles du dissident.

Par  (Pékin, envoyé spécial)

Publié le 17 juillet 2017 à 10h46, modifié le 17 juillet 2017 à 11h00

Temps de Lecture 2 min.

Liu Xia, l’épouse de feu Liu Xiaobo, lors des funérailles du dissident chinois, au large de Dalian, le 15 juillet.

Les amis de l’artiste Liu Xia étaient toujours sans contact direct avec elle quatre jours après le décès de son époux, le Prix Nobel de la paix Liu Xiaobo. Ils s’inquiètent de son état après avoir vu les photos de Mme Liu, diffusées par les autorités, lors des funérailles de l’intellectuel dissident, organisées samedi 15 juillet à huis clos et sous haute surveillance.

Les Etats-Unis, l’Union européenne ou encore l’Australie ont appelé la Chine à laisser la poète et photographe, qui a perdu son père en 2016 et sa mère en avril, quitter le territoire. Le comité Nobel norvégien s’est dit « profondément inquiet » du sort de Mme Liu.

Samedi, un responsable du bureau de la propagande de la ville de Shenyang, où M. Liu était hospitalisé, Zhang Qingyang, a soutenu sans vergogne : « Autant que je sache, Liu Xia est libre. » Il a ajouté qu’en période de deuil, « elle n’acceptera[it] plus les perturbations extérieures ». « Le gouvernement chinois protégera ses droits légitimes en tant que citoyenne chinoise », a ajouté M. Zhang. Or Liu Xia, qui n’a jamais été condamnée, a été maintenue en résidence surveillée à l’isolement depuis l’arrestation de son mari fin 2008.

Les images des funérailles montrent la veuve, avec des lunettes noires, réconfortée au crématorium par son frère, à côté de l’aîné de son mari et de trois autres personnes. Les cendres de l’intellectuel ont ensuite été dispersées en mer près de la ville de Dalian. Aux yeux du régime, une tombe aurait risqué de devenir un lieu de pèlerinage pour les militants des droits de l’homme. « Inhumain, une insulte, une honte, dégoûtant », a dénoncé l’artiste star chinois Ai Weiwei sur Twitter.

« L’attention du Parti »

La conférence de presse qui a suivi a ulcéré les activistes chinois. Liu Xiaoguang, l’aîné de l’intellectuel mort jeudi d’un cancer du foie, a consacré la vingtaine de minutes devant les caméras à faire l’éloge du Parti communiste chinois (PCC), le même PCC que Liu Xiaobo a dénoncé toute sa vie et qui le jeta en prison pour « subversion » après qu’il eut rédigé en 2008 un manifeste en faveur de la démocratisation de la Chine. Sans que l’on sache quel moyen de pression l’a convaincu de défendre ainsi le « système socialiste » que son cadet a dénoncé sans relâche au prix de sa liberté.

« Tout du long pour mon troisième frère Liu Xiaobo, du traitement à la crémation et à la dispersion en mer, tout le procédé a été une illustration et un symbole du souci humaniste et de l’attention du Parti et du gouvernement », a ainsi déclaré le frère du critique du régime, ajoutant qu’enterrer les restes du défunt « occuperait du terrain » et qu’il « faudrait des travaux », et précisant à propos de cette méthode : « On ne peut pas dire que ce soit mauvais, mais ça ne se conforme pas bien à la conception de l’environnement du XXIe siècle. »

Une fois dites les louanges du parti unique, le frère a pu disposer. « Liu Xiaoguang est en grande peine, a dit l’interprète. Maintenant nous voudrions lui demander de se reposer. » Le frère a alors quitté la salle, une cigarette déjà à la bouche. Quelques journalistes ont tenté des questions – « Etes-vous libre ? » « Où se trouve actuellement Liu Xia ? » – toutes restées sans réponse.

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