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La conférence sur le sida appelle les Etats-Unis à maintenir leur aide financière

En toile de fond de l’événement, qui se tient à Paris jusqu’au 26 juillet, les craintes sur la réduction annoncée de la contribution des Etats-Unis à la lutte contre le VIH dans le monde.

Le Monde avec AFP

Publié le 23 juillet 2017 à 06h37, modifié le 23 juillet 2017 à 20h21

Temps de Lecture 3 min.

Paris devient, dimanche 23 juillet, la capitale de la lutte contre le sida, avec l’ouverture de la conférence internationale de recherche. Les organisateurs de ce rendez-vous, qui réunit la fine fleur scientifique jusqu’à mercredi au Palais des Congrès, ont publié une « Déclaration de Paris » pour exprimer leurs craintes, avant même son ouverture. « Pas de fin du VIH sans la recherche et pas de recherche sans des investissements pérennes », proclame ce texte.

Dimanche soir, les organisateurs ont appelé les Etats-Unis, premier contributeur dans la lutte contre l’épidémie, à « rester engagés » financièrement, alors que le président Donald Trump a menacé de coupes budgétaires.

« Les Américains représentent un financement essentiel dans ce domaine et nous avons besoin qu’ils restent engagés », a déclaré Linda-Gail Bekker, chercheuse au Desmond Tutu HIV Centre (en Afrique du Sud) et présidente de la Société internationale du sida, au cours d’une conférence de presse.

Les Etats-Unis sont historiquement le plus gros contributeur à la lutte contre le VIH, et de loin : ils représentent à eux seuls plus des deux tiers des financements gouvernementaux internationaux. En 2016, ils ont consacré 4,9 milliards de dollars (4,2 milliards d’euros) à des programmes de lutte contre le virus, très loin devant le Royaume-Uni (645,6 millions) et la France (242,4 millions).

830 000 patients privés d’antirétroviraux

Or, le président Trump propose de réduire ces dépenses dans le budget 2018, actuellement en discussion au Congrès, pour un montant global évalué à plus d’un milliard de dollars par l’ONG américaine Health Gap. Il faut « réduire les financements de plusieurs programmes de santé, dont certains concernent le sida, en considérant que d’autres donateurs devraient augmenter leur contribution », a écrit le locataire de la Maison Blanche en mai dans un projet de budget.

Si elles sont adoptées, ces coupes priveront 830 000 patients, essentiellement africains, d’antirétroviraux, traitements qui empêchent le développement du virus, estime la Kaiser Family Foundation. Elles entraîneront en outre 200 000 nouvelles infections, prévoit cette organisation américaine à but non lucratif spécialisée dans les politiques de santé.

Parmi les coupes envisagées, une baisse substantielle de la participation américaine au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Elle ne se monterait plus qu’à 1,13 milliard de dollars, soit 222 millions de moins qu’en 2017. « Les Etats-Unis représentent environ un tiers du financement total du Fonds mondial, donc une baisse de 17 % de leur contribution serait vraiment un coup de tonnerre », craint Alix Zuinghedau de Coalition Plus, un regroupement d’associations de lutte contre le VIH.

Autre inconnue : le budget consacré au Pepfar, le programme initié en 2003 par George W. Bush, qui permet à plus de 12 millions de patients de bénéficier de traitements antirétroviraux. « On ne parle pas d’un simple risque de ralentissement de la lutte contre le sida : ces coupes budgétaires pourraient entraîner un vrai revirement par rapport aux progrès que nous avons faits », insiste Mme Bekker, pour qui ce serait « une tragédie ».

Un manque de 7 milliards de dollars

Car ces progrès sont notables : depuis 2005, le nombre de morts de maladies liées au sida a été divisé par deux dans le monde (un million en 2016), a annoncé jeudi l’Onusida, le programme de coordination de l’ONU. L’an dernier, 36,7 millions de personnes vivaient avec le VIH et plus de la moitié (19,5) avaient accès aux traitements.

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En 2016, 19,1 milliards de dollars ont été réunis par des donateurs publics et privés dans le monde pour la lutte contre le virus. Il en faudrait 26,2 pour être sûr d’atteindre en 2020 le but fixé par l’ONU, à savoir que 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, que 90 % de ces dernières soient sous traitement, et que parmi celles-ci, 90 % aient une charge virale indétectable.

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« Nous maximisons l’usage de chaque dollar disponible, mais il nous en manque toujours 7 milliards », a dit jeudi Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida.

Macron reçoit les associations lundi

De son côté le président français recevra lundi après-midi des responsables d’associations de lutte contre le sida, a annoncé dimanche l’Elysée en publiant un agenda complété du président de la République.

Les associations Coalition Plus, Act-Up Paris et Aides ont regretté l’absence d’Emmanuel Macron à la conférence qui dure jusqu’à mercredi. Elle est le signe, selon ces associations, d’un « désengagement de la France », « comparable à celui de Donald Trump ».

Le chef de l’Etat a ajouté à son agenda une rencontre à 16 h 30 avec Florence Thune, directrice générale de Sidaction, Linda-Gail Bekker, François Dabis, directeur de l’ANRS (France Recherche Nord Sud Sida-hiv Hépatites virales), et Yves Levy, directeur de l’Inserm et du programme de recherche vaccinale Vaccine Institute Research.

Le Monde avec AFP

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