Sa fermeture avait provoqué un tollé dans le monde musulman. Exceptionnellement interdit vendredi, l’accès de l’esplanade des Mosquées, dans la vieille ville de Jérusalem, va être réautorisé dimanche 16 juillet. La fermeture du troisième lieu saint de l’islam, site hautement sensible au cœur du conflit israélo-palestinien, avait été décidée à la suite d’une attaque menée par trois Arabes israéliens dans la vieille ville qui a coûté la vie à deux policiers israéliens.
La fermeture de l’esplanade des Mosquées a ravivé les craintes des Palestiniens et des musulmans de voir Israël prendre le contrôle exclusif du site. Ce dernier, également révéré par les juifs comme le mont du Temple, est situé à Jérusalem-Est, la partie orientale occupée et annexée par Israël depuis 1967.
« Il a été décidé de rouvrir le mont du Temple progressivement demain pour les fidèles, les visiteurs et les touristes », a annoncé samedi soir un communiqué du bureau du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.
« Il a également été décidé que des détecteurs de métaux seront installés aux entrées et que des caméras extérieures couvriront les mouvements à l’extérieur », de l’esplanade, a ajouté le communiqué de M. Nétanyahou. Le chef du gouvernement israélien sera dimanche à Paris pour commémorer la rafle du Vel’ d’Hiv et rencontrer pour la première fois le président français Emmanuel Macron.
Conséquences dangereuses de la fermeture du site
La fermeture de l’esplanade avait été dénoncée dans le monde arabe notamment en Jordanie, gardienne des lieux saints de Jérusalem et signataire d’un traité de paix avec l’Etat hébreu.
M. Nétanyahou a toutefois rejeté les critiques d’Amman. « Au lieu de dénoncer l’attaque terroriste, la Jordanie a choisi d’attaquer Israël. Il serait approprié que toutes les parties impliquées, y compris la Jordanie, fassent preuve de retenue et évitent d’enflammer l’atmosphère », ont rapporté les médias en citant des hauts responsables.
La Jordanie et l’Autorité palestinienne ont appelé à une « réouverture immédiate » du site. Qualifiant d’« événement dangereux » la fermeture du site, le ministre des affaires islamiques jordanien, Wael Arabiyat, a averti samedi Israël contre les conséquences de cette décision alors qu’à Amman, quelques centaines de personnes ont manifesté contre Israël à l’appel des Frères musulmans, appelant à « libérer Al-Aqsa [la mosquée se trouvant sur l’esplanade] », selon un journaliste de l’Agence France-Presse.
Le directeur du conseil du Waqf, l’organisme chargé de la gestion des biens musulmans, Abdel Azim Salhab a affirmé aux journalistes que la fermeture de l’esplanade constituait la « pire agression depuis 1967 » contre ce site en faisant allusion au début de l’occupation israélienne. Selon lui, trois employés du Wafq, bloqués par la police dans les bureaux de cet organisme situé sur l’esplanade, ont constaté des « dégâts » commis par les policiers lors de leurs recherches après l’attaque.
Des allures de forteresse bien gardée
En outre, en raison des fortes tensions, M. Nétanyahou pourrait renoncer à sa décision de lever l’interdiction aux députés israéliens de se rendre sur ce site à titre de test durant cinq jours à compter du 23 juillet, selon la télévision publique. Il avait imposé cette interdiction il y a deux ans après une vague de violences.
Les juifs sont autorisés à se rendre sur ce site, mais pas d’y prier. M. Nétanyahou a répété que le « statu quo sera préservé », après l’attaque de vendredi. Il a également eu une rare conversation téléphonique avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui a exprimé « son rejet de tout acte de violence d’où qu’il vienne ».
La vieille ville de Jérusalem avait pris samedi des allures de forteresse avec une partie de ses portes sous contrôle strict et l’accès à l’esplanade des Mosquées interdit. Les forces de l’ordre avaient mis en place un dispositif impressionnant. Des barrières ont été installées pour empêcher les voitures et les piétons de s’approcher de la porte de Damas. Seuls ceux disposant de papiers d’identité prouvant qu’ils résident dans la vieille ville ont pu passer.
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