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Ces Français attirés par la « doce vida » portugaise

Les Français accourent au Portugal. Parmi ces expatriés, beaucoup de retraités séduits par les villas bon marché, mais aussi de jeunes entrepreneurs en quête d’opportunités.

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Publié le 11 août 2017 à 14h12, modifié le 15 août 2017 à 14h15

Temps de Lecture 12 min.

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Directeur d’un labo pharmaceutique et clerc de notaire à la retraite, Philippe et Marie-Claude Auriol ont quitté Carpentras pour élire domicile à Aljezur, une station balnéaire de l’Algarve, prisée par les surfeurs et encore épargnée par le tourisme de masse.

Pour profiter de sa vieillesse à fond les ballons, deux options valables s’offraient à André Detais, 68 ans, Normand, ancien directeur commercial : 1- s’éclater dans la gadoue du côté de Lisieux (Calvados), honorable bourgade à la pluviométrie prononcée, enchaîner la tournée des thés dansants et faire briller comme un sou neuf son imposant mobilier Empire avant d’envisager fatalement une retraite définitive dans le couvent le plus proche ; 2- jouer pour de vrai dans la parodie lusitanienne d’un clip de rap du troisième âge : gros plan sur sa Ferrari au bord de sa piscine d’un bleu très pur dans la chaleur qui ondule au ras du bitume avec Luisa, sa nouvelle amoureuse, accorte Angolaise toujours dans les parages, très dévouée à son Dédé favori, qui lui-même consacre beaucoup de soins à sa condition physique grâce à sa salle de musculation installée dans son garage à ouverture automatique, et s’enrouler ainsi autour de sa nouvelle vie comme une vis de plaisirs sans fin.

Que croyez-vous qu’André choisit ? André est un dépliant touristique à lui tout seul. Surtout si l’on aime les enfilades de villas dans des lotissements terriblement peu fréquentés, si l’on aime se sentir aussi alangui qu’à Miami ou à Malibu, si l’on aime le soleil qui tape comme un sourd, les apéros, le cochon de lait et le silence mélangé au bruit des grillons.

Agé de 68 ans, André Detais vivait en Normandie avant de jeter son dévolu en 2017 sur un lotissement luxueux d’Azeitão, à environ 30 km de Lisbonne. Il savoure sa retraite dans une villa flambant neuve, avec Luisa, boulangère angolaise rencontrée ici.

Finalement, à Azeitão, à une trentaine de kilomètres au sud de Lisbonne, à dix kilomètres des plages parmi les plus belles d’Europe, André – qui demande à intervalles réguliers « C’est cool, non ? » – ne s’est pas installé dans une maison de repos, mais dans un camp de vacances longue durée. Sur 850 m² de terrain et 250 m² de surface habitable.

Sa nouvelle demeure correspond trait pour trait à l’idée qu’il se faisait du paradis immobilier. De plain-pied, de la lumière, un home cinéma, toutes les chaînes de la TNT comme en France, tout est blanc, tout est neuf, tout est propre. « J’ai payé ma villa 325 000 euros. Jamais je n’aurais pu avoir ça en France avec le soleil toute l’année. Jamais ! Le niveau de vie est super intéressant, mes trois enfants viennent plus souvent me rendre visite ici qu’en Normandie et le billet d’avion coûte moins de cent euros l’aller-retour. »

La carotte fiscale : la cerise sur le gâteau

Le soleil, l’immobilier pas cher, les restos « tout à moins de 10 euros », les courses au supermarché pour presque rien… En réalité, on ne vous a pas tout dit. Si André fait partie des nombreux Français candidats au déménagement au Portugal chaque année, c’est pour une dernière très bonne raison : il est devenu « NRH ». Résidents non habituels. A condition de percevoir une retraite du secteur privé, et d’habiter au Portugal au moins six mois par an, ils ne payeront, en toute légalité, aucun impôt sur le revenu pendant dix ans. Ni en France ni au Portugal. En vertu d’une convention signée entre Lisbonne et l’Union européenne, et appliquée depuis le 1er janvier 2013, ayant pour objectif d’attirer une population étrangère. « Je serais parti sans carotte fiscale. C’est juste la cerise sur le gâteau, le déclic qui te fait réfléchir et qui te convainc finalement », assure André, qui payait plus de 10 000 euros d’impôts par an. André est content, les Portugais sont ravis.

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