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« Michel Sapin incarne une très vieille idéologie »

Dans « Le Monde », l’ancien ministre de l’économie et des finances avait critiqué le projet de budget 2018. Trois économistes lui répondent.

Publié le 19 octobre 2017 à 13h00, modifié le 24 octobre 2017 à 11h23 Temps de Lecture 5 min.

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Tribune. En toute modestie et en toute objectivité, mais en homme de conviction fort de son expérience de ministre des finances, Michel Sapin vient de nous livrer (« La réforme de l’ISF va à rebours de notre histoire », Le Monde du mercredi 18 octobre) son diagnostic sur l’action d’Emmanuel Macron au moment où le Parlement est saisi du budget 2018.

Selon lui, pour l’essentiel, le nouveau président profite de l’action de son prédécesseur en héritant d’une conjoncture de nouveau favorable. Pris soudain d’un accès d’autosatisfaction, Michel Sapin incite Emmanuel Macron à marcher dans les pas de François Hollande puisqu’il aurait hérité d’« une France redressée dans une Europe apaisée ».

Il omet hélas de rappeler que, comparée à la zone euro, la France est à la traîne et bénéficie moins de cette conjoncture favorable en termes de croissance et de baisse du chômage. Et comme il n’est pas de petits bénéfices, Michel Sapin en profite pour balayer d’un revers de la main les arguments de la Cour des comptes sur l’insincérité du dernier budget voté sous sa responsabilité, sur les droits généreusement accordés… sans financement.

Reste l’essentiel, qui constitue le cœur de l’argument : la réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et l’adoption d’une « flat tax ». Ces changements mettent à mal la grande réforme fiscale de Hollande – à savoir, la taxation des revenus du capital au même barème que les revenus du travail – et, au-delà, notre histoire fiscale ancrée dans « les grands principes républicains de progressivité de l’impôt » et l’« aspiration à plus de justice ».

La France surtaxe le capital

Pour clore ce magistral rappel aux grands principes, notre ancien ministre reprend l’antienne du Robin des bois à l’envers, qui prend aux pauvres pour servir les riches. Rêvons un peu sur ce qu’aurait pu dire un ancien ministre des finances de gauche s’il entendait contribuer au débat autrement que par des propos convenus et s’il avait pris la peine de jeter un coup d’œil au-delà de nos frontières ou consulté la littérature sur la question.

Il serait sans doute parti d’un constat : la France surtaxe le capital. Selon Eurostat, le taux implicite d’imposition du capital est de plus de 45 % en France, contre 22 % en Allemagne, avec un taux marginal d’imposition des revenus du capital parfois supérieur à 100 %. L’OFCE a bien documenté ces niveaux très élevés de taxation marginale du capital en France.

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