On le croyait rangé des voitures, coulant des jours paisibles entre un plateau de cinéma et un séjour au Cap Ferret. Il n’en est rien. L’entrepreneur Marc Simoncini, connu pour son aventure avec le site de rencontres en ligne Meetic, revient aux affaires.
De manière bénévole d’abord, il a lancé, lundi 16 octobre, l’application The Food Life, accessible à l’adresse Thefoodlife.org, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le gaspillage alimentaire. L’objet de cette application, entièrement gratuite : permettre à toute personne dans le besoin de repérer quel supermarché aux alentours fait don de ses invendus. Ce nouveau service sera inauguré devant Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France, en compagnie de la direction d’Auchan.
L’idée de The Food Life lui a été suggérée par Arash Derambarsh. L’élu LR de Courbevoie (Hauts-de-Seine) avait soutenu la loi du 3 février 2016, obligeant les supermarchés à donner les produits retirés de la vente aux associations qui en feraient la demande. Jusque-là, la grande distribution rechignait à donner. « Elle craignait l’intoxication alimentaire, et se faisait de toute façon rembourser la TVA sur ces produits », explique-t-il.
Malgré l’adoption de ce texte, qui fait du don un droit opposable et qui a mis fin aux remboursements de la TVA sur ces produits, le geste est loin d’être un automatisme pour les enseignes, dont les deux tiers sont des franchises.
« Ce n’est pas naturel de donner. Surtout quand il y a toujours un SDF pour acheter. Mais cette appli va permettre de mettre en évidence les commerçants qui ne jouent pas le jeu », avance Marc Simoncini, qui a répondu à l’appel de l’édile de Courbevoie. L’entrepreneur a financé sur ses propres deniers le développement du service.
Promotion à l’étranger
« Un gros budget à titre personnel », dont il ne dévoile pas le montant, a été nécessaire pour recruter chefs de projet et sous-traitants. La cible du service : « Les 15 millions de personnes en France qui ont du mal à se nourrir », dit Arash Derambarsh.
Si Marc Simoncini ne compte pas gagner d’argent avec The Food Life, il espère que l’application puisse s’autofinancer et se développer au niveau international. « On pourrait par exemple proposer aux supermarchés qui ne veulent pas donner de nous verser les 3 750 euros d’amende dont ils sont passibles, ce qui leur permettrait d’éviter qu’on les poursuive », souligne l’entrepreneur. En attendant, Arash Derambarsh fait déjà la promotion de son service à l’étranger. « J’ai vu l’administration Trump, et je viens de rencontrer la présidente de Malte », déclare-t-il.
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