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Dans les « business schools », le mercato des enseignants-chercheurs

Les écoles de commerce recrutent à prix d’or des professeurs écrivant pour les grandes revues académiques pour mieux exister sur la scène internationale.

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Publié le 12 septembre 2017 à 10h54, modifié le 13 septembre 2017 à 08h50

Temps de Lecture 5 min.

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Comment exister sur la scène mondiale ? Une question qui taraude les business schools à la française. L’une des solutions : ­publier le plus possible dans des revues très cotées, faisant autorité dans le monde économique ­ (Harvard Business Review, Journal of ­Finance…). Car plus les professeurs affiliés à une école publient, plus celle-ci est poussée en haut des classements, qui font de la ­recherche un critère d’excellence. Plus il lui sera également aisé ­d’obtenir les accréditations ­internationales des « agences de notation » – comme l’AACSB, Equis, AMBA –, qui certifient la qualité des formations.

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Du coup, on assiste à l’émergence d’un mercato des enseignants-chercheurs, qui pousse les salaires à la hausse. Une coûteuse quête de reconnaissance qui risque de faire de l’enseignement le « parent pauvre » des écoles, prévient la Fédération nationale pour l’enseignement de la gestion des entreprises (Fnege), dans une étude publiée en juillet 2017 (« Les ressources des écoles de management : la nouvelle donne ! »).

Car l’excellence académique a un prix. Elle pousse à des stratégies de ­fusions d’écoles pas toujours réussies, et à une surenchère donnée à la recherche – censée nourrir ­notamment la formation continue et le partenariat avec les entreprises, mais dont les retombées restent à démontrer concernant la mission première de ces écoles, l’enseignement.

Inflation du nombre d’articles

Publier dans une revue académique, c’est, pour un professeur, rapporter à son établissement de rattachement une, deux, trois ou quatre étoiles, selon la revue. « En quelques années, le coût de revient d’un papier de recherche pour une école est passé d’une dizaine de milliers d’euros à une centaine de milliers d’euros. Il peut même atteindre plus de 500 000 euros dans une revue de premier rang », indique Vincent Mangematin, professeur en management stratégique et directeur scientifique à Grenoble Ecole de Management.

Un demi-million d’euros, c’est le prix d’un ou deux ans de travail d’un professeur dont le salaire annuel peut atteindre les 130 000 euros bruts, auxquels s’ajoutent ses frais – assistants de recherche, voyages… – et les primes liées à la publication (jusqu’à 10 000 euros pour une revue comme celle de Harvard). Pour jouer dans cette catégorie, il faut donc investir plusieurs millions d’euros par an, à comparer au ­budget moyen d’une grande école de commerce, de l’ordre de 50 millions d’euros au total, selon la Fnege. Or, on assiste à une véritable inflation du nombre d’articles publiés, « passé en vingt ans de 136 à 1 249 par an », a décompté M. Mangematin.

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