Quelles compétences devront avoir les bacheliers pour entrer et surtout réussir à l’université ? Les quelque 700 000 lycéens de terminale et leur famille peuvent d’ores et déjà consulter le document de cinquante pages dévoilé par le ministère de l’enseignement supérieur mardi 12 décembre pour se faire une idée de ce qui les attend. Ces « éléments de cadrage national » (reproduits ci-dessous) détaillent la liste des « attendus », à l’entrée de chaque licence.
On y découvre ainsi que l’expression écrite et orale, l’aptitude à la logique et au raisonnement, ou encore à l’analyse et à la synthèse de texte sont incontournables pour rejoindre une formation de droit ; en histoire, l’intérêt pour la démarche scientifique, le bon niveau dans au moins une langue étrangère ou encore la curiosité intellectuelle ; en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), les compétences scientifiques, mais aussi sportives, l’intérêt pour l’exercice de responsabilité collective, associative ou citoyenne…
La définition des critères laissée aux universités
A ces déclinaisons, aussi nombreuses que les 45 mentions de licences concernées, s’ajouteront des attendus locaux que pourront fixer les établissements selon les « spécificités » de leurs formations. Ces compétences et connaissances affichées doivent permettre de mieux informer les lycéens sur ce qui les attend. Mais aussi d’évaluer leurs dossiers, comme le prévoit le projet de loi « Orientation et réussite des étudiants », dont l’examen a débuté mardi 12 devant les députés.
En effet, les universités devront désormais examiner l’adéquation entre le profil d’un candidat et la formation demandée, avant de les accepter ou de les inscrire dans la licence sous réserve du suivi d’un parcours de remise à niveau ; ou encore, lorsque les capacités d’accueil seront atteintes, de les refuser.
Sur les réseaux sociaux, certains universitaires ont immédiatement réagi au texte en faisant part de leur perplexité.
En revanche, ce cadrage ministériel ne précise pas les critères qui vont être utilisés par les universitaires pour évaluer si ces attendus très génériques sont remplis. Relevés de notes, filières de bac, lettres de motivation, documents attestant d’activités extrascolaires… Chaque université sera libre de choisir le poids des critères entrant en compte, en s’appuyant sur les informations que déposeront les candidats sur la future plate-forme d’admission dans l’enseignement supérieur, intitulée Parcoursup. « Les universités indiqueront sur Parcoursup les éléments de décision qui seront utilisés pour évaluer le dossier d’un lycéen », explique François Germinet, de la Conférence des présidents d’université.
Une liberté qui provoque l’inquiétude de l’organisation étudiante FAGE. « Ce cadrage est général, non restrictif, et donne beaucoup de latitude aux universités au risque d’obtenir une définition locale polarisée et très inégale en fonction des établissements », a réagi la fédération, pourtant favorable à la réforme.
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