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Musique : « Tout le monde paie le juste prix, sauf YouTube »

L’association de l’industrie musicale va poursuivre tous les sites pirates, prévient son président, Caryl Sherman.

Propos recueillis par 

Publié le 14 novembre 2017 à 16h54, modifié le 14 novembre 2017 à 18h14

Temps de Lecture 4 min.

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Cary Sherman, PDG de la Recording Industry Association of America (RIAA), l’association interprofessionnelle qui défend les intérêts de l’industrie du disque aux Etats-Unis, à Nashville (Etats-Unis), le 19 septembre 2013.

De passage à Paris à l’occasion du MAMA, le marché des musiques actuelles qui se tenait jusqu’au 20 octobre, Cary Sherman, PDG de la Recording Industry Association of America (RIAA), l’association interprofessionnelle qui défend les intérêts de l’industrie du disque aux Etats-Unis et regroupe 85 % des labels et maisons de disques outre-Atlantique, s’insurge contre YouTube, qui ne paie pas suffisamment de droits, et met en garde les sites pirates.

Malgré une légère embellie, le marché américain de la musique est encore deux fois plus petit qu’à la fin des années 1990. Le streaming pourra-t-il compenser la chute des ventes de CD et des téléchargements ?

Le streaming a transformé en profondeur le marché américain, qui, depuis 2000, avait perdu la moitié de sa valeur. Si nous avons renoué avec la croissance depuis deux ans, c’est grâce au streaming [qui représente 62 % du chiffre d’affaires de l’industrie musicale américaine] et, surtout, aux abonnements payants. Nous sommes optimistes mais, avec le numérique, nous avons appris à ne présumer de rien. On pariait beaucoup sur les téléchargements et, soudain, ils ont commencé à décliner. Et ils ont encore chuté de 24 % au cours des six premiers mois de 2017. Les ventes physiques de CD baissent aussi. C’est un marché toujours en transition. Il faut rester prudents, donner au marché du streaming les moyens de croître.

C’est-à-dire ?

Nous travaillons continuellement avec les plates-formes de streaming pour améliorer leurs offres, les rendre plus attractives. Nous les aidons, notamment, à accéder aux nouvelles technologies comme la reconnaissance vocale, la vidéo, la réalité augmentée, la réalité virtuelle… Pour que les clients incitent leurs amis à les essayer, ce qui crée un effet boule de neige. La preuve : de plus en plus de personnes s’abonnent. Aujourd’hui, nous comptons presque 31 millions d’abonnés aux Etats-Unis, qui paient en moyenne 10 dollars par mois. Entre fin juin 2016 et fin juin 2017, leur nombre a cru de 51 %. Et chaque mois, nous en gagnons un million de plus.

Comment expliquez-vous l’écart de valeur entre les revenus issus du streaming et les droits que touchent les artistes ?

Le principal problème auquel l’industrie est confrontée aujourd’hui s’appelle YouTube. Apple, Spotify Deezer négocient avec l’industrie musicale. YouTube, premier service de musique au monde, propose un accord à prendre ou à laisser. Et au final, la filiale de Google ne paie qu’une toute petite fraction par rapport aux autres. Aux Etats-Unis, Apple rémunère 12 dollars pour 1 000 « streams », Spotify 7 dollars – en combinant les services gratuit et payant –, et YouTube moins de 1 dollar. C’est absolument injuste vis-à-vis de ceux qui paient correctement. Deezer consacre 70 % de son chiffre d’affaires aux producteurs, labels, paroliers, artistes… Apple, Spotify, Napster, tous s’acquittent d’un vrai prix. Tous, sauf YouTube. Cela fausse la concurrence.

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