Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

L’ethnomusicologue Gilbert Rouget est mort

L’ancien directeur du Département d’ethnomusicologie du Musée de l’Homme s’est éteint, le 8 novembre à Paris, à l’âge de 101 ans.

Par 

Publié le 16 novembre 2017 à 17h27, modifié le 16 novembre 2017 à 17h27

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

Gilbert Rouget, vers 2005 (photo fournie par Bernard Lortat-Jacob).

Il avait dû finalement quitter son appartement haut perché, son « pigeonnier » comme il disait, situé dans l’île Saint-Louis à Paris, d’où il ne descendait plus depuis plusieurs années, faute d’ascenseur dans cet immeuble très ancien où il avait jeté son ancre depuis presque une éternité. Son état de santé avait conduit à son hospitalisation à l’hôpital Charles Foix, à Ivry-sur-Seine, en banlieue parisienne. Il y est mort dans la nuit du 7 au 8 novembre.

Né à Paris en 1916, il avait 101 ans. « Il a été mon directeur de thèse et puis un peu mon père, mon frère, mon fils, tout cela à la fois. Nous nous sommes fréquentés assez intensément pendant près de cinquante ans. Il m’a tout apporté. C’est un homme que j’aime beaucoup. J’ai du mal à en parler au passé », déclare au Monde le musicologue et ethnologue Bernard Lortat-Jacob, qui fut directeur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et responsable du Laboratoire d’ethnomusicologie du Musée de l’Homme de Paris, de 1989 à 2004.

Equipement sonore du Musée de l’Homme

Ouvert en 1937, le Musée de l’Homme est devenu en peu d’années un haut lieu de la recherche, et des ethnologues, musicologues, ethnomusicologues renommés y ont installé leur laboratoire, dont Claude Lévi-Strauss, Marcel Griaule, Michel Leiris, Germaine Tillion, Jean Rouch, Thérèse Rivière ou encore André Schaeffner (1895-1980), chef du Département d’ethnologie musicale. En 1942, celui-ci y fait rentrer, en tant qu’assistant, Gilbert Rouget, formé en ethnologie et anthropologie à l’Ecole pratique des hautes études (EPHE) avec, entre autres, Maurice Leenhardt et Claude Lévi-Strauss.

Parallèlement à ses études, Rouget apprend le piano (élève d’ Yvette Grimaud) et suit des cours de musique à la Schola Cantorum de Paris. « Quand il l’a appelé à le rejoindre au Musée de l’Homme, André Schaeffner a reconnu qui il était, poursuit Bernard Lortat-Jacob, et lui a laissé les coudées franches pour la technologie ». Gilbert Rouget s’investit alors dans l’équipement sonore du Musée de l’Homme, où il crée en 1947 un studio d’enregistrement du son. Cette même année, il se lance dans l’édition de disques, préfigurant la prestigieuse collection CNRS-Musée de l’Homme.

Après avoir rejoint le CNRS en 1957, il succède à son maître, André Schaeffner, en 1965, prenant la direction du Département d’ethnomusicologie du Musée de l’Homme. Une institution dont il s’éloigne régulièrement pour aller à la rencontre des pratiques musicales traditionnelles sur lesquelles il travaille.

Il vous reste 38.04% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.