Les Etats-Unis sont désormais bien seuls en marge de la coalition climatique mondiale. Mardi 7 novembre, la Syrie a en effet annoncé son intention de rejoindre l’accord de Paris contre le réchauffement planétaire.
Lors des discussions sur le climat (COP23) qui se tiennent jusqu’au 17 novembre à Bonn (Allemagne), la délégation de Damas a déclaré que le pays, ravagé depuis six ans par la guerre, allait signer le pacte adopté le 12 décembre 2015 lors de la 21e Conférence des parties à la convention climat (COP21).
La Syrie doit désormais déposer ses instruments de ratification auprès des Nations unies (ONU) à New York. Selon le site du Parlement syrien, un projet de loi a été adopté le 22 octobre afin de ratifier l’accord, « conformément à la Constitution qui stipule la protection de l’environnement ».
La Syrie et le Nicaragua n’avaient pas signé cet accord conclu par 195 nations en 2015. Le Nicaragua, qui dénonçait alors un texte trop timide, s’y est finalement rallié en octobre. La Syrie sera ainsi le 197e et dernier Etat à rejoindre l’accord, à ce stade ratifié par 169 pays et entré en vigueur moins d’un an après son adoption dans la capitale française.
« C’est risible »
« C’est super ! Ils [les Syriens] sont la dernière partie à la Convention climat de l’ONU à signer l’accord de Paris », a réagi Chai Qimin, négociateur pour la Chine. « Ce qui n’en laisse qu’un à avoir annoncé son retrait », a-t-il ajouté, sans nommer Washington.
Porté, signé puis ratifié par l’administration de Barack Obama, le texte a été dénoncé par le nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump, qui a annoncé, le 1er juin, sa décision d’en retirer son pays.
L’annonce de la Syrie a d’ailleurs été accueillie avec ironie outre-Atlantique. « Franchement, la Syrie s’inquiète vraiment ? », « c’est risible », a ainsi lancé la porte-parole du département d’Etat américain Heather Nauert : « Si le gouvernement syrien se préoccupe autant de ce qu’il y a dans l’air alors qu’il commence par ne pas gazer son propre peuple. »
L’accord de Paris vise à limiter le réchauffement mondial bien en-deçà de 2 °C par rapport à la Révolution industrielle. Washington se retrouve désormais seul à dénoncer le pacte. Les statuts du texte ne lui permettent cependant pas d’en sortir concrètement avant le 4 novembre 2020. Les Etats-Unis sont aujourd’hui le deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre, et historiquement le premier.
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