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Costumière, un métier qui a de l’étoffe

De bac + 2 à bac + 5, plusieurs formations publiques mènent à la réalisation de costumes de scène. Un métier entre art et artisanat, mariant savoir-faire anciens et innovations

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Publié le 26 décembre 2017 à 10h36, modifié le 26 décembre 2017 à 12h05

Temps de Lecture 2 min.

Le métier de costumière demande de la  rigueur. Il faut savoir adapter le costume aux contraintes du spectacle.

L’art prend parfois des chemins de traverse. Ce fut le cas pour Joanne Haennel. « J’ai assisté à mon premier opéra à 19 ans, les yeux émerveillés, confie la jeune femme, qui a aujourd’hui 25 ans. Je me suis dit : costumière, c’est un métier qui existe, qui est beau, alors lançons-nous. » Après des études ­d’histoire de l’art et d’anglais à l’université de Strasbourg, elle passe un CAP de couture et décroche un diplôme des métiers d’art (DMA) au lycée La Martinière-Diderot, à Lyon. En septembre 2017, elle rejoint l’Opéra de Paris, pour un an de ­résidence au sein de l’Académie, qui réunit de jeunes artistes et des professionnels souhaitant se perfectionner aux métiers du spectacle vivant.

Joanne Haennel y découvre un travail « très structuré », et très technique. « En couture il ne faut pas brûler les étapes… Pour moi qui suis assez impatiente, c’est un vrai apprentissage, sourit-elle. L’une des spécificités de ce ­métier, c’est d’adapter le costume aux contraintes du spectacle. ­Prévoir des systèmes de fermeture adaptés pour que les artistes ­puissent se changer très rapidement, pouvoir reprendre le costume à une autre taille s’il doit servir à plusieurs artistes, prendre en compte le fait qu’il faut pouvoir bouger, faire tel ou tel mouvement… »

« Un esprit d’ouverture »

A Garnier, 1 500 à 2 500 tenues de danse sortent chaque année des mains des couturiers, costumiers, habilleurs. L’atelier de ­Bastille produit ou reprend 2 500 à 3 500 costumes par an, destinés aux productions lyriques, avec trois personnes pour la coupe, huit pour le montage et bon nombre d’intermittents. Un ­métier artisanal autant qu’artistique, empreint de rigueur. « Un bon ouvrier d’atelier doit être ­minutieux, mais il doit aussi mettre quelque chose d’un peu personnel dans son travail, avoir une vision globale de la pièce, précise Christine Neumeister, directrice des costumes. Il faut manifester de la curiosité, l’envie d’apprendre, un esprit d’ouverture. »

Depuis 2016, l’Académie de l’Opéra national de Paris propose un pôle d’éducation professionnelle artistique, qui permet d’acquérir des savoir-faire anciens et de se former aux innovations technologiques.

Cet œil personnel et cette curiosité, Joanne Haennel les exerce en suivant en parallèle des cours à l’Ecole du Louvre. « Je me suis par exemple inscrite à une session sur la couleur rouge, raconte-t-elle. Et puis je vais voir énormément d’expositions, je regarde des films, je me crée une culture de l’image. Tout cela nourrit ma réflexion. »

Pour accéder à ces métiers qui s’exercent de plus en plus en tant qu’intermittent du spectacle, aussi bien dans le spectacle vivant que dans le cinéma, il existe de nombreuses formations publiques, du DMA « costumier réalisateur » (bac + 2) au cursus « arts et techniques du théâtre parcours concepteur costume » (bac + 5) – proposé dans un seul établissement, l’Ecole nationale supérieure des arts et techniques du Théâtre de Lyon (Ensatt) –, en ­passant par des formations bac + 3 ­aux « arts et techniques du théâtre parcours costumier » ou à la « scénographie costumes ».

Résidences d’un an

Depuis 2016, l’Académie de l’Opéra national de Paris propose un pôle d’éducation professionnelle artistique, qui permet d’acquérir des savoir-faire anciens et de se former aux innovations technologiques. Pendant leur ­résidence d’un an à l’Académie, les jeunes sélectionnés bénéficient d’un contrat de professionnalisation rémunéré entre 80 % et 100 % du smic, selon l’âge. Le parcours permet aussi de découvrir d’autres métiers liés à l’opéra et aux arts du spectacle. Une autre entrée des artistes.

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