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Justice des mineurs : l'UMP dénonce le "laxisme de la gauche"

Les critiques fusent depuis que la ministre de la justice a confirmé dimanche l'intention du gouvernement de supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs.

Le Monde avec AFP

Publié le 20 mai 2012 à 16h11, modifié le 21 mai 2012 à 15h26

Temps de Lecture 3 min.

Jean-Francois Copé, secrétaire général de l'UMP, lors d'une conférence de presse au siège de son parti, le 7 mai.

L'UMP et le président du MoDem, François Bayrou, manifestent leur opposition, depuis dimanche 20 mai, suite à l'annonce de la ministre de la justice, Christiane Taubira, confirmant l'intention du gouvernement de supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs institués par le précédent pouvoir.

Lire : Taubira veut supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs

Jean-François Copé, numéro un de l'UMP, a estimé, lundi 21 mai, que le projet du nouveau garde des sceaux reflétait un "laxisme de la gauche" en matière de sécurité. "Je m'inquiète beaucoup de la décision de Mme Taubira, car elle est le reflet parfait du laxisme de la gauche dans le domaine de la sécurité. Je tire la sonnette d'alarme maintenant", a-t-il dit sur BFM-TV et RMC.

Mme Taubira a confirmé dimanche l'intention du gouvernement de supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs comme annoncé par François Hollande durant la campagne.

Instaurés par la loi du 10 août 2011 et fonctionnant depuis janvier 2012, ces tribunaux, composés de trois juges professionnels, jugent les récidivistes de 16 à 18 ans encourant une peine égale ou supérieure à trois ans. Avant la réforme, ces jeunes comparaissaient, comme les autres mineurs, devant un tribunal pour enfants composé d'un juge des enfants et de deux assesseurs citoyens ayant une expérience des questions liées à l'enfance. Cette réforme a été vivement critiquée par nombre de professionnels.

Secrétaire national de l'UMP chargé des questions de sécurité, Bruno Beschizza s'en est pris la veille dans un communiqué au "retour de l'angélisme et de la culture de l'excuse", jugeant que "la gauche n'a jamais abandonné ses vieux clichés angéliques sur les 'jeunes'".

"IDÉOLOGIE DE LA CULTURE DE L'EXCUSE"

Alors que Christiane Taubira a répété dimanche sa volonté de préserver la spécificité de la justice des mineurs, régie par l'ordonnance de 1945 maintes fois modifiées, Bruno Beschizza juge que "l'alibi" de ce texte n'est "qu'un moyen pour une certaine gauche de réinstaurer l'idéologie de la culture de l'excuse".

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Le député UMP des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, également spécialiste des questions de sécurité, a dénoncé à son tour "un retour au laxisme et à l'irresponsabilité". Qualifiant la délinquance des mineurs de "véritable fléau pour notre société", il juge que "Mme Taubira apporte une nouvelle démonstration que l'irresponsabilité est bien la marque de fabrique du nouveau gouvernement".

"Il est contre-productif aujourd'hui de vouloir supprimer ce dispositif efficace et voulu par les Français", a également dénoncé Rachida Dati. "C'est un acte irresponsable qui donne un signal de laxisme à l'égard des mineurs récidivistes âgés de plus de 16 ans et risquant plus de trois ans de prison, seuls concernés par les tribunaux correctionnels pour mineurs", estime l'ancienne ministre UMP de la justice, sur son compte Facebook.

"PAS UN TRÈS BON SIGNE"

De son côté, le président du MoDem, François Bayrou, a estimé dimanche que la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs n'était "pas un très bon signe". Interrogé sur cette annonce au "Grand Jury" RTL-LCI-Le Figaro, M. Bayrou a répondu : "Ça ne me paraît pas un très bon signe", en soulignant que les actes commis par les jeunes de 16 à 18 ans passibles de ce tribunal étaient "des actes graves".

François Bayrou, le 10 mai à Paris.

Cette institution "est remise en cause par le nouveau gouvernement, je pense que ce n'est pas une bonne idée", a-t-il dit, ajoutant : "Ce que le gouvernement oublie, c'est que dans l'ordonnance de 1945, il y a des cours d'assises pour mineurs".

Pour M. Bayrou, il faut "qu'il y ait une graduation de la réponse pénale, avec cette menace d'un tribunal correctionnel pour ceux qui font des bêtises s'ils sont âgés de plus de 16 ans". De toute façon, a-t-il jugé, "ce n'est pas là que ça se joue, ça se joue dans les mesures éducatives qu'on peut proposer, ou imposer, aux mineurs très jeunes c'est là que se situe la clef ou la réponse".

"LA CONTINUITÉ DANS LE LAXISME", SELON MARINE LE PEN

Marine Le Pen, elle, a renvoyé dos-à-dos droite et gauche sur le sujet. "Une nouvelle fois, c'est le laxisme qui prévaut (...). Le nouveau gouvernement socialiste nous montre que c'est la continuité dans le laxisme qui prévaudra pendant les années qui viennent", a réagi la présidente du FN, lundi, dans un communiqué. "En dépit des discours électoralistes, le précédent pouvoir UMP a fait preuve pendant dix ans d'un laxisme coupable. Il est disqualifié par deux mandats successifs d'abandon de la justice et d'explosion des violences, et en particulier de la délinquance des mineurs."

Marine Le Pen prône une responsabilité pénale "accrue pour tous les mineurs de plus de 13 ans" et la suppression des aides sociales aux parents d'enfants récidivistes, "sous réserve de la preuve de leur carence", rappelle le communiqué.

Le Monde avec AFP

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