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Les prix des carburants vont baisser jusqu'à 6 centimes d'euros par litre

Total a annoncé baisser ses tarifs de vente des carburants de 2 à 3 centimes par litre dans ses stations-service, en plus de la baisse de taxe de 3 centimes décidée par l'Etat.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 28 août 2012 à 05h37, modifié le 28 août 2012 à 20h37

Temps de Lecture 4 min.

Le gouvernement est sous pression après avoir renoncé à la promesse d'un gel temporaire des prix prise par François Hollande avant son élection, trop coûteux pour les caisses de l'Etat.

Les prix à la pompe vont bel et bien baisser. Le ministre de l'économie, Pierre Moscovici, a annoncé, mardi 28 août, que les prix des carburants baisseront jusqu'à 6 centimes d'euro par litre, à l'issue d'une réunion avec les professionnels du secteur. Cette mesure, applicable dans les vingt-quatre heures, "sera mise en place pour trois mois", avant de "mettre en place un mécanisme plus pérenne", a expliqué le ministre au cours d'une brève déclaration à la presse.

L'effort sera partagé à parts égales entre l'Etat et les entreprises. Pour l'Etat, cette baisse des taxes équivaut à 300 millions d'euros, qui seront compensés par redéploiement, a précisé le ministre.

BAISSE "MODESTE" ET "PROVISOIRE"

Le gouvernement français a opté pour une baisse "modeste" et "provisoire" des taxes sur les carburants pour lutter contre l'envolée des prix à la pompe, une solution coûteuse pour l'Etat mais plus simple que le gel des prix initialement prôné par François Hollande. Cette promesse de campagne du candidat Hollande, jugée démagogique par la droite, avait été mise entre parenthèses après son élection en raison d'un reflux temporaire des cours de l'or noir.

Confronté à leur violente remontée cet été, le ministre de l'économie avait indiqué la semaine dernière étudier "toutes les options à sa disposition" pour enrayer ce phénomène qui mine le pouvoir d'achat des Français. La semaine dernière, le gazole a atteint un record, à 1,459 euro le litre en moyenne.

"CETTE MESURE EST FINANCIÈREMENT COÛTEUSE"

L'opposition a critiqué cette annonce. "Cette mesure est financièrement coûteuse, économiquement inefficace et écologiquement absurde, a indiqué dans un communiqué Chantal Jouanno, sénatrice UMP de Paris. Je m'étonne d'ailleurs que la ministre de l'écologie soit restée silencieuse pendant ces quelques jours de discussions, et que les ministres soi-disant écolos du gouvernement ne dénoncent pas la voie choisie."

Laurent Wauquiez, ex-ministre UMP, a ajouté : "C'est juste parole non tenue. La promesse solennelle de François Hollande c'était le blocage des prix." Le Front national a lui jugé que cette baisse jusqu'à 6 centimes par litre constituait, du fait de sa modestie, "une terrible désillusion" pour les Français et trahissait une promesse de campagne. "Il est aussi piquant de voir un gouvernement de gauche à plat ventre devant les grands groupes pétroliers, qui se sont évidemment publiquement réjouis du dispositif Moscovici parce que rien ne leur est demandé", ajoute le vice-président du FN, Florian Philippot, dans un communiqué.

Pour le Front national, la seule voie efficace pour faire baisser les prix des carburants passe par "une baisse de 20 % de la TIPP, soit 15 centimes en moyenne à la pompe, compensée par une surtaxation des grands groupes pétroliers et gaziers".

LES INDUSTRIELS PARTAGÉS

Le gouvernement a obtenu des professionnels du secteur un geste pour lutter contre la cherté des carburants. "Ce sera à chaque opérateur d'annoncer jusqu'où il pourra aller", a indiqué le président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP), Jean-Louis Schilansky, confirmant que la baisse serait "immédiate".

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Total va baisser ses tarifs de vente des carburants de 2 à 3 centimes par litre dans ses stations-service, en plus de la baisse de taxe de 3 centimes décidée par l'Etat, ce qui aboutira à une baisse globale de 5 à 6 centimes pour ses clients, a annoncé le groupe mardi. Les magasins Leclerc et Système U avaient, eux, devancé l'appel du gouvernement en s'engageant à vendre le carburant à prix coûtant jusqu'à la fin du mois.

L'Union des importateurs indépendants pétroliers (UIP), qui représente les enseignes Auchan, Carrefour, Casino et Cora, était de son côté très réticente à baisser les prix, faisant valoir que les stations-service ne réalisent que 1 centime de marge par litre de gazole ou d'essence.

LES ASSOCIATIONS DE CONSOMMATEURS SONT DÉÇUES

Les associations de consommateurs ont accueilli avec déception cette baisse de 6 centimes. Selon la CLCV (Consommation, logement et cadre de vie), cette baisse représentera de l'ordre de 12 euros d'économies maximum par mois pour un consommateur qui en dépense plus de 200, une mesure qu'elle juge "insuffisante", même si "le gouvernement reconnaît que les prix des carburants ont atteint un niveau devenu insupportable".

Même constat du côté de la Confédération nationale du logement (CNL), qui parle d'une "maigre victoire", alors que le prix moyen du gazole vient de toucher un nouveau record en France (à près de 1,46 euro le litre). "Si cette première annonce va dans le sens de la préservation du pouvoir d'achat des familles, pour autant, sa période de mise en place (seulement trois mois) reste bien insuffisante", a-t-elle déploré.

La CNL regrette également que le "lobby pétrolier" ait été "une fois de plus (...) épargné, alors que ses bénéfices ne font que progresser", et estime que le secteur aurait dû supporter tout seul une baisse encore plus forte. La Confédération générale du logement (CGL) a pour sa part réclamé une baisse des prix "non pas de quelques centimes, mais substantielle", et exigé la pleine application des promesses du candidat Hollande, à savoir un gel temporaire des prix suivi d'une fiscalité flottante.

Le Monde avec AFP et Reuters

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