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Florange : pas de solution concrète à l'issue de la réunion entre Hollande et Mittal

Le PDG d'Arcelor Mittal a rencontré le président mardi pour évoquer l'avenir du site sidérurgique de Florange.

Le Monde avec AFP

Publié le 27 novembre 2012 à 07h04, modifié le 28 novembre 2012 à 10h16

Temps de Lecture 4 min.

Le président français François Hollande a demandé mardi 27 novembre, lors d'un entretien avec le PDG d'Arcelor Mittal, Lakshmi Mittal, que les discussions se poursuivent entre l’État et l'entreprise "jusqu'au terme du délai qui avait été convenu pour trouver un éventuel repreneur", soit samedi, a annoncé l'Elysée.

Le PDG du groupe ArcelorMittal, Lakshmi Mittal, était reçu par François Hollande pour évoquer l'avenir du site sidérurgique de Florange. Le président a indiqué que l'hypothèse d'une "nationalisation" serait abordée lors de la rencontre, mais rien n'a filtré sur le sujet.

Lire : "Lakshmi Mittal, l'autodidacte confirmé d'un pays émergent"

Et le président de la République n'a pas bridé son bouillant ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, quand celui-ci a commencé à menacer le sidérurgiste de nationaliser son site lorrain, hypothèse qui a rallié ces derniers jours plusieurs soutiens politiques, y compris à droite. Henri Guaino, député UMP et ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, estime ainsi que sur Florange, "Montebourg a tort sur la forme et raison sur le fond".

Lire : "Nationalisation de Florange : Aló Presidente ?"

"AVONS-NOUS EU RAISON DE FAIRE CONFIANCE À MITTAL ?"

"Oui. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas l'envisager [une nationalisation]. Arnaud Montebourg a tort d'utiliser une forme polémique, mais sur le fond, il a raison", indique Henri Guaino au quotidien économique Les Echos, mardi 27 novembre. Et de préciser : "La nationalisation temporaire est une question que nous nous étions posée avec Nicolas Sarkozy... Il faut se reposer sérieusement cette question aujourd'hui. L'Etat ne peut pas rester indifférent au sort de la sidérurgie."

Il abonde en outre : "Mittal n'a pas tenu ses engagements et n'a pas dit la vérité sur sa stratégie. Mittal nous avait assuré qu'il voulait faire vivre la sidérurgie en Europe et en France. Au regard de ce qui se passe aujourd'hui, on a plutôt le sentiment que, au contraire, le groupe démantèle petit à petit la sidérurgie européenne pour se concentrer sur ses activités minières qui lui rapportent beaucoup plus." Il conclut : "On peut se poser la question de savoir si nous avons eu raison de faire confiance à Mittal."

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"FOUCADES" ET "INVECTIVES" POUR BAYROU

Sur RTL, le président du Modem, François Bayrou, est sur la même position qu'Henri Guaino. "Le projet [de nationalisation] peut être envisagé à un certain nombre de conditions très précises, mais avant on est en droit de demander au gouvernement d'être un peu plus équilibré et d'agir un peu moins par foucades, par invectives, par tous ces mots qui sont insupportables pour les salariés de l'entreprise", a dit M. Bayrou. "C'est une très mauvaise manière de prendre des sujets qui sont pourtant parmi les plus graves", a-t-il ajouté.

Pour l'ancien candidat à la présidentielle, "la nationalisation, qu'elle soit partielle, totale, temporaire, ça n'est qu'un moyen. La question c'est : 'Est-ce qu'il existe un avenir industriel pour cette entreprise ?' (...) Si on restait avec une production industrielle qui ne trouve pas son marché, on se retrouverait avec le site sur les bras, et dans la situation où nous sommes, où il n'y a pas d'argent, ça serait extrêmement risqué", a-t-il souligné.

Lire : "ArcelorMittal dans la tourmente six ans après la fusion"

LE "BRAVO" DE MÉLENCHON

Sur BFMTV/RMC, Jean-Luc Mélenchon, le coprésident du Parti de gauche, a dit "bravo" à Arnaud Montebourg "pour une nationalisation temporaire de Florange" et a affirmé que "Mittal doit baisser le ton et faire ce qu'on lui dit". Il a rappelé que le premier à avoir demandé la nationalisation "c'est Bernard Thibault", le secrétaire général de la CGT.

Quarante députés PS ont signé, à l'initiative de Philippe Doucet et Laurent Baumel, un appel de soutien à la proposition d'Arnaud Montebourg. "Mittal ne respecte pas notre pays (...). Il est temps d'arrêter de considérer comme la seule qui vaille la parole d'un dirigeant industriel dont les intérêts ne sont manifestement pas ceux de la France, de son tissu industriel, de ses emplois", jugent les signataires.

PRUDENCE ET "CINÉMA"

Pour d'autres, il faut y aller prudemment. Michel Delebarre, sénateur et maire de Dunkerque, où sont installés d'autres hauts-fourneaux d'Arcelor-Mittal, a regretté lundi soir des "déclarations à l'emporte-pièce" sur ce dossier, ciblant implicitement M. Montebourg. Quant à une nationalisation, "aucune éventualité ne peut être exclue à condition qu'elle s'appuie sur une expertise des forces et faiblesses de la filière et si elle intègre l'impact sur les autres sites français", a prévenu l'ancien ministre, alors qu'un des trois hauts-fourneaux de Dunkerque est déjà à l'arrêt.

Le gouvernement, qui "rejoue sur Arcelor-Mittal le même cinéma que sur PSA Aulnay", finira par "baisser les bras" malgré les "déclarations fracassantes" concernant le PDG du groupe ArcelorMittal, a estimé de son côté le porte-parole des députés UDI, Jean-Christophe Lagarde. "PSA Aulnay, Montebourg, Acte I : 'On allait voir ce qu'on allait voir' ; PSA Aulnay, Hollande, 14 juillet : 'Cela va mal finir' ;  finalement ils se sont couchés et si cela finit mal c'est pour les 3 500 personnes qui vont se retrouver au chômage."

L'UE N'EST PAS OPPOSÉE À UNE POSSIBLE PRISE DE PARTICIPATION

Le commissaire européen Michel Barnier a prévenu qu'une éventuelle prise de participation de l'Etat devrait respecter les règles européennes, même si rien ne s'y oppose a priori. "Ponctuellement, rien n'interdit au niveau européen qu'un établissement industriel, bancaire  fasse l'objet d'une prise de participation de l'Etat", a rappelé M. Barnier.

Il a, de plus, relevé que la France avait "des raisons de vouloir préserver ou consolider sa base industrielle, et s'il le faut avec du volontarisme public". "Sur l'industrie, nous ne pouvons pas seulement être un territoire de consommation des produits chinois et américains. (...). Qu'il y ait un ministre du redressement productif est un signal positif", a-t-il poursuivi.

Lire aussi : "Quand ArcelorMittal gagne de l'argent en mettant en sommeil ses aciéries"

Le Monde avec AFP

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