Après la polémique cet été sur les démantèlements de campements roms, le gouvernement cherche à donner des gages d'apaisement et devait organiser, mercredi 22 août, une réunion interministérielle sur le sujet. L'objectif : évoquer les "solutions alternatives" qui pourraient être mises en oeuvre pour améliorer la situation très précaire des quelque 15 000 Roms qui vivent en France, la plupart dans des bidonvilles à la périphérie des agglomérations.
Alors que développer des solutions alternatives aux expulsions est une promesse de campagne de François Hollande, plusieurs pistes devaient être explorées mercredi, comme la multiplication des projets d'insertion avec l'aide de fonds européens. Autour de la table se retrouveront notamment la ministre du logement, Cécile Duflot, et le ministre de l'intérieur, Manuel Valls.
Mais la discussion devait aussi porter sur ce qui constitue depuis longtemps la principale revendication des associations : la levée des "mesures transitoires" qui restreignent l'accès au marché du travail des ressortissants de Roumanie et de Bulgarie dont sont originaires la plupart des Roms en France. Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, s'est dit, mercredi 22 août, sur RMC/BFM-TV "favorable à une évolution" en ce sens.
Ces restrictions imposent en effet aux Roms les mêmes contraintes que celles fixées pour les étrangers extra-européens : obligation d'un permis de travail, taxe pour l'employeur, liste limitée de métiers accessibles (150 dans des secteurs dits "en tension").
La démarche est relativement facile à mettre en oeuvre. "Il n'y a pas besoin de mesure législative, juste un courrier à la Commission européenne", explique Jonathan Chaloff, analyste à la division migrations de l'OCDE. Les mesures transitoires ne pourront pas, par ailleurs, être prolongées en l'état au-delà du 31 décembre 2013.
PAS D'EFFET DUMPING
Le gouvernement pourrait cependant conserver certaines formalités spécifiques. Si la France a instauré, en 2007, lors de l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l'Union européenne, comme d'autres pays membres, des mesures transitoires, c'était, à l'époque, par peur d'un effet dumping sur le marché du travail.
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