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EDF, McDonald’s, Airbus... ces entreprises qui créent encore des emplois en France

L’Insee voit l’emploi marchand se réduire de 40 000 postes par trimestre d’ici à la mi-2013.

Par , et Philippe Le Cœur

Publié le 01 janvier 2013 à 10h53, modifié le 01 janvier 2013 à 11h48

Temps de Lecture 5 min.

Une petite éclaircie dans un ciel sombre. Alors qu'en France, les entreprises du secteur marchand non agricole, dans leur ensemble, détruisent plus d'emplois qu'elles n'en créent, et que le chômage ne cesse de progresser, certaines d'entre elles affichent encore des soldes positifs sur le territoire national.

Dans cette catégorie, EDF, McDonald's et Airbus occupent les trois premières marches du podium pour l'année 2012, affichant entre 1 300 et 3 000 emplois nets créés en France (embauches moins départs), selon une enquête réalisée par Le Monde.

Viennent ensuite So Ouest, le nouveau centre commercial de Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine (1 091 emplois), puis des entreprises comme Safran (800 emplois) ou Amazon, qui affirme avoir créé en 2012 un millier d'emplois à Chalon-sur-Saône, dans la Saône-et-Loire (sans préciser la nature des contrats). Le site américain de commerce en ligne prévoit en outre de créer "à terme" quelque 2 500 emplois dans le centre logistique qu'il compte ouvrir en 2013 dans le Nord.

EDF : CRÉATION NETTE DE 2000 EMPLOIS EN 2012

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Le groupe d'électricité EDF aura embauché 6 000 personnes en 2012, affichant ainsi une création nette de 2 000 emplois en France. Il devrait faire de même en 2013. EDF était aussi recruteur net en 2010 (1 000 créations d'emplois) et en 2011 (1 400). Il a donc doublé en deux ans son rythme.

Si 30 % des embauches de l'électricien en 2012 ont permis de remplacer les départs à la retraite, l'essentiel a été consacré aux nouveaux projets en Grande-Bretagne ou en Chine. Cela concerne tous les métiers de l'entreprise (production, distribution, commercial), avec une dominante pour le nucléaire qui représente un tiers des embauches.

Dans la production et la distribution d'électricité, 90 % des recrutements concernent des techniciens, qu'ils soient d'exploitation, de maintenance mécanique, de robinetterie-chaudronnerie… Du côté des cadres, les ingénieurs sont les plus recherchés et les femmes représentent 30 % des nouveaux contrats, l'équivalent de leur proportion dans les écoles d'ingénieurs.

MCDONALD'S, UN CAS À PART

Le géant du hamburger a créé 3 000 emplois en 2012. Toutefois, les contrats McDo étant en moyenne de 20 heures par semaine, ces données, quand elles sont converties en équivalents temps plein sur 35 heures, correspondent à 1714 emplois. McDonald's est en réalité un cas à part. Car c'est, et de loin, l'enseigne qui recrute le plus en France avec quelque 43 000 embauches signées en 2012, dont 80 % en CDI.

Mais c'est aussi le groupe qui connaît le taux de démission le plus élevé (il compte 69 000 salariés), car beaucoup de ces emplois à temps partiel sont pris par des jeunes pour quelques trimestres au cours de leurs études ou en attente d'un autre emploi.

Le groupe compte encore créer 3000 nouveaux emplois en 2013 et en 2014. L'objectif est d'accompagner son développement sur le territoire. Un accord a été signé avec Pôle emploi pour trouver ces 9 000 personnes sur trois ans. Comme EDF, les postes concernent toute la France.

AIRBUS A RECRUTÉ UN BON NOMBRE D'INGÉNIEURS

L'avionneur européen aura recruté plus de 4 000 salariés dans le monde en 2012 dont 50% en France. Au total, Airbus a créé plus de 1 300 emplois nets en 2012. Outre l'Europe, qui a concentré 90% des embauches, Airbus a surtout recruté des cadres et des ingénieurs en Inde, aux Etats-Unis, en Chine ou en Russie. "Ces deux dernières années, Airbus a recruté en Europe près de 9 000 personnes, dont un grand nombre d'ingénieurs", se félicite Fabrice Brégier, PDG d'Airbus.

Portés par la croissance du transport aérien dans le monde, les avionneurs et leurs sous-traitants recrutent à tour de bras mais ne trouvent pas toujours les compétences voulues, notamment pour certaines tâches dans la fabrication.

Il en va de même pour les ingénieurs que l'industrie aéronautique peine à trouver en nombre suffisant pour répondre à la demande colossale de 20 000 avions en vingt ans. "Le réservoir de talents, en Europe au moins, est devenu insuffisant", regrettait, en juin 2012, Tom Enders, le président d'EADS, maison mère d'Airbus. Ainsi, en 2011, seuls 9 000 des 12 000 postes disponibles en Europe dans le secteur avaient été pourvus d'après Airbus.

Selon M.Brégier, "3 000 offres n'ont pas été pourvues en 2012 par manque de candidats qualifiés" dans le secteur de l'industrie aéronautique et du spatial.

Safran a lui aussi profité de la dynamique des secteurs de l'aéronautique et de la défense pour investir en 2012. Le groupe a recruté plus de 6 000 salariés, dont la moitié en France. Au total, le solde net des recrutements s'élève à 800 postes.

QUATRE SECTEURS QUI EMBAUCHENT

Ces éclaircies observées dans des secteurs comme l'énergie, la restauration et l'aéronautique sont rares. Dans sa note de conjoncture de décembre2012, l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss), qui regroupe l'ensemble des Urssaf, indique qu'au troisième trimestre 2012, "seuls quatre secteurs industriels créent encore des emplois : l'industrie pharmaceutique (+ 0,3 %), la cokéfaction et raffinage (+ 0,2 %) et les secteurs de la distribution de l'énergie (+ 0,6 %) et d'eau (+ 0,5 %), qui sont moins liés au cycle conjoncturel".

L'Acoss relève aussi la poursuite des hausses d'effectifs dans les secteurs de la santé (+0,4%) et de l'action sociale (+ 0,4 %), peu sensibles à la conjoncture, ainsi que dans l'hébergement-restauration (+ 0,3 %). En revanche, des pertes nettes d'emplois sont notées dans l'immobilier (– 1 %), l'édition et l'audiovisuel (– 1 %), les arts et spectacles (– 0,6% ), ainsi que dans les activités informatiques (– 0,1 %). "Ces dernières affichaient pourtant un certain dynamisme jusqu'alors", précise l'Acoss.

UNE CONJONCTURE DÉPRESSIVE

Ces données confirment l'accélération de la dégradation de la situation économique déjà relevée en novembre 2012 par l'Insee : l'institut national de statistiques relevait la destruction de 50400emplois au troisième trimestre dans les secteurs marchands non agricoles.

Il faut remonter au quatrième trimestre 2009, en pleine récession, pour trouver un solde net négatif d'une telle ampleur (– 56 500 postes). "Aujourd'hui, il y a plus de destructions d'emplois que de créations et la situation ne devrait pas s'arranger en 2013", relève Eric Heyer, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Le nombre de destructions nettes d'emplois devrait passer de 140 000, en 2012, à 160 000 en 2013, selon l'OFCE. "D'ici à mi-2013, l'emploi marchand se réduirait en moyenne d'environ 40 000 postes par trimestre et ce recul serait notamment très sensible dans l'industrie", confirme l'Insee.

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