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Oscars 2013 : "Argo" vainqueur, avec la bénédiction de la Maison Blanche, "Amour" meilleur film étranger

Depuis Los Angeles, Jack Nicholson a dialogué en duplex avec Michelle Obama qui a ouvert l'enveloppe qui contenait le nom du vainqueur : "Argo", de et avec Ben Affleck.

Par Thomas Sotinel

Publié le 25 février 2013 à 08h21, modifié le 25 février 2013 à 11h36

Temps de Lecture 3 min.

Tout au long de la soirée de la 85e cérémonie des Oscars, célébrée dimanche 24 février au Dolby Theatre, à Los Angeles, les réseaux sociaux ont bruissé de l'agacement qu'a suscité le présentateur Seth MacFarlane. Mais le style à la fois désuet et vulgaire du producteur de la série animée "Les Griffins" a vite été oublié lorsque l'on a découvert l'identité de la superstar qui allait annoncer le titre du meilleur film de l'année.

Depuis Los Angeles, Jack Nicholson a dialogué en duplex avec Michelle Obama qui, dans un salon de la Maison Blanche, a ouvert l'enveloppe qui contenait le nom du vainqueur : Argo, de et avec Ben Affleck, récit d'une opération clandestine menée en Iran sous une administration démocrate, en 1980.

Cette victoire était attendue depuis quelques jours, tout comme celle d'Amour, de Michael Haneke, dans la catégorie film en langue étrangère, ou celle de Daniel Day-Lewis, qui a remporté, grâce à son interprétation d'Abraham Lincoln dans le film de Steven Spielberg, son troisième Oscar de meilleur acteur.

En revanche, Emmanuelle Riva, qui fêtait son 86e anniversaire à Hollywood, n'a pas été récompensée. L'Oscar de la meilleure actrice est allé à la jeune Jennifer Lawrence, pour Happiness Therapy, de David O. Russell.

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La présence parmi les films nommés de longs-métrages dont le sujet ou le traitement ont suscité de vives polémiques aurait pu faire espérer (ou redouter) une soirée agitée. Mais la personnalité du présentateur – un jeune homme qui se réclame du show business à l'ancienne – et le souci maniaque de contrôle des producteurs de la cérémonie ont maintenu les Oscars 2013 dans une stricte orthodoxie qui n'a pas dû rajeunir la moyenne d'âge, sans cesse croissante, des téléspectateurs de la retransmission.

Les votants de l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences (encore plus vieux que les téléspectateurs, leur âge médian est de 62 ans) ont également fait preuve de prudence en dispersant leurs votes.

Le film le plus souvent couronné au cours de la soirée, L'Odyssée de Pi, d'Ang Lee n'a remporté que quatre trophées (réalisateur, musique, photographie et effets visuels). Les Misérables, la comédie musicale que Tom Hooper a infligée au roman de Victor Hugo, a remporté deux Oscars techniques (maquillage et mixage sonore) et a valu une statuette à Anne Hathaway (second rôle féminin). Le Django Unchained de Quentin Tarantino a permis au réalisateur de remporter son deuxième Oscar de scénariste et à Christoph Waltz son deuxième Oscar de second rôle masculin.

Argo a ajouté à la récompense suprême l'Oscar de l'adaptation et celui du montage pendant que Steven Spielberg (qui n'a jamais compté parmi les favoris de l'académie) n'a vu son Lincoln récompensé que de deux statuettes, l'Oscar des costumes s'ajoutant à celui de Daniel Day-Lewis (meilleur acteur).

Ce dernier a d'ailleurs été responsable de l'un des rares moments de grâce de la soirée. "Initialement, je devais jouer Margaret Thatcher et Meryl était le choix initial de Steven Spielberg pour Abraham Lincoln" a-t-il expliqué en présence de l'actrice Meryl Streep, qui venait de lui remettre son prix. L'acteur britannique a fini son bref discours (le règlement interdisait, en théorie, de dépasser 45 secondes) en saluant la mémoire du président Lincoln.

Cette allusion et l'apparition de la première dame ont été les seuls moments politiques de la soirée. Les controverses qui ont entouré la représentation des Afro-américains dans Lincoln ou l'exactitude historique d'Argo n'ont pas eu droit de cité. Quant au Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow, qui a suscité un très vif débat, à la fois sur le recours à la torture et sur les liens entre ses auteurs et les services secrets, il a dû se contenter d'un Oscar mineur, récompensant le meilleur montage sonore.

De même, parmi les documentaires, les deux longs-métrages évoquant le conflit israélo-palestinien 5 caméras brisées, d'Emad Burnat et Guy Davidi et Israel Confidential, de Dror Moreh, ont été ignorés au profit de Searching for Sugar Man, de Malik Bendjelloul, qui a tiré de l'oubli la figure attachante du chanteur Rodriguez.

L'apparition de Michelle Obama, aussi inattendue qu'elle ait été,  est dans l'air du temps, tant les liens entre l'exécutif américain et Hollywood sont étroits. Le couple présidentiel a fait organiser une projection de Lincoln à la Maison Blanche et l'ex-président Clinton a présenté le film lors de la cérémonie des Golden Globes. Le vice-président Biden a recruté l'acteur Bradley Cooper (nommé à l'Oscar, avec Daniel Day-Lewis) et le film Happiness Therapy pour une campagne de santé publique.

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> Le palmarès complet des Oscars 2013 sur Internet.

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