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WikiLeaks : Hosni Moubarak vu par l'ambassade des Etats-Unis au Caire

Révélé par le site WikiLeaks et consulté par "Le Monde", un télégramme de l'ambassade américaine au Caire, du 19 mai 2009, dresse un portrait du président Moubarak à la veille d'une visite avortée à Washington.

Le Monde

Publié le 29 janvier 2011 à 11h32, modifié le 29 janvier 2011 à 13h08

Temps de Lecture 2 min.

Le président américain, Barack Obama, accueilli, le 4 juin 2009, au Caire, par son homologue égyptien, Hosni Moubarak.

Le 19 mai 2009, l'ambassade des Etats-Unis au Caire rédige un portrait du président Hosni Moubarak, à la veille d'un voyage du Raïs, à Washington selon un télégramme diplomatique révélé par WikiLeaks et consulté par Le Monde. Prévue fin mai, cette visite aura lieu, finalement, en août, en raison du décès d'un petit-fils de Moubarak. Le Raïs espère tourner une page délicate des relations américano-égyptienne à la faveur de l'élection de Barack Obama à la Maison blanche. Ces espoirs seront couronner lorsque le président américain viendra prononcer au Caire, le 4 juin 2009, son discours à l'attention du monde arabo-musulman.

"C'est un réaliste véritable et expérimenté, un conservateur inné et prudent qui n'a que peu de temps à consacrer à des objectifs idéalistes. Il a considéré le président Bush comme un naïf, contrôlé par ses subordonnés et absolument pas préparé à l'après Saddam Hussein et notamment la montée de l'influence régionale iranienne", est-il écrit.

"Il ne cesse d'assurer qu'à ses yeux l'Irak a besoin à sa tête 'd'un militaire fort, énergique, mais juste'. Nous estimons que cette description renvoie à l'idée que Moubarak se fait de lui-même : un homme fort mais juste, qui assure à son peuple les besoins essentiels."

"Rien n'illustre mieux la vision du monde que se fait Moubarak que sa réaction à la demande d'une ouverture de l'Egypte à une compétition démocratique authentique et d'un relâchement du contrôle envahissant de ses services de sécurité (…). Sa compréhension de base de la région le prédispose à une extrême prudence (…). Partout où il a vu des efforts américains [pour encourager les réformes], il pointe du doigt le chaos et la perte de stabilité qui s'en sont ensuivis."

"MOUBARAK S'OPPOSERA À TOUTE NOUVELLE RÉFORME"

Cette précaution s'applique également à son mode de fonctionnement. "Aucun conseiller ou confident ne peut véritablement parler en son nom, est-il aussi indiqué. Il a empêché chacun de ses principaux conseillers de s'écarter de leurs sphères de compétences, délimitée de manière très stricte".

"Le ministre de la défense [Mohammed] Tantawi, poursuit le télégramme diplomatique,  maintient en apparence les forces armées affûtées, les officiers se satisfont de leurs privilèges et Moubarak ne semble pas s'inquiéter du fait que ces forces ne sont pas très bien préparées face aux menaces extérieures de ce siècle. Le chef des services de sécurité Omar Soliman et le ministre de l'intérieur [Habib] Al-Adly maintiennent la bête [le terrorisme] aux abois et Moubarak n'est pas du genre à perdre le sommeil du fait de leurs petites manœuvres."

"Gamal Moubarak et une poignée de responsables s'occupent de l'économie et du commerce, estime le diplomate américain qui rédige ce câble, mais Moubarak s'opposera à toute nouvelle réforme dès lors qu'il la considèrera comme une menace potentielle pour l'ordre public et la stabilité".

"Moubarak est un Egyptien classique qui hait l'extrémisme religieux et ses interférences en politique. [Il] veut épargner à son peuple les violences, que provoqueraient selon lui le fait de retirer la bride des libertés civiles et individuelles. Dans l'esprit de Moubarak, il vaut mieux laisser souffrir quelques individus plutôt que de risquer de plonger la société dans le chaos", conclut le télégramme diplomatique.

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