Mouammar Kadhafi et Hugo Chavez s'allient pour sortir de la crise libyenne. Le dirigeant libyen a accepté un plan de recherche d'une solution négociée à la crise proposé par son homologue vénézuélien, selon le journal libyen en ligne Yosberides. L'information donnée par ce site, qui ne cite pas de source, a été confirmée peu après par un porte-parole du président Chavez.
Caracas propose l'envoi d'une mission de médiation internationale formée de représentants de pays d'Amérique latine, d'Europe et du Proche-Orient pour tenter de négocier une issue entre le régime libyen et les insurgés.
Ce plan de sortie de crise avait fait l'objet de discussions en début de semaine entre Hugo Chavez et le dirigeant libyen, selon le ministre de l'information vénézuelien, Andres Izarra. M. Chavez avait déclaré, lundi, au sujet d'une possible mission de paix :"Et si au lieu d'envoyer des marines et des avions nous envoyions une mission de bonne volonté pour aider à ce que nos frères cessent de s'entretuer?" Il avait également condamné toute éventuelle intervention militaire internationale, qui seraitselon lui "une catastrophe".
L'OPPOSITION LIBYENNE REJETTE L'OFFRE DE MÉDIATION
La médiation vénézuelienne a également l'aval de la Ligue arabe, a affirmé jeudi la chaîne Al Jazira, ce dont s'est également fait l'écho M. Izarra. "Nous confirmons l'intérêt libyen pour cette proposition, tout comme celui de la Ligue arabe", a-t-il déclaré. Ligue arabe qui n'a pas encore confirmé un éventuel soutien à la proposition de M. Chavez, et dont le secrétaire général, Amr Moussa, a précisé que pour l'instant elle était à l'étude.
Sans surprise, l'offre de médiation du président Chavez a été refusée par l'opposition libyenne. "Nous avons une position très claire : c'est trop tard, beaucoup de sang a coulé", a déclaré un porte-parole du Conseil national établi par les insurgés, Moustapha Gheriani.
L'Italie a exprimé son scepticisme jeudi, le ministre des affaires étrangères italien, Franco Frattini, jugeant "très difficile" que la communauté internationale puisse accepter l'offre de médiation du président vénézuélien.
Cette alliance entre le Venezuela et la Libye risque également d'être vue d'un mauvais œil par la France. Son nouveau ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, avait en effet rejeté la proposition de médiation d'Hugo Chavez en Libye. "Toute médiation permettant au colonel Kadhafi de se succéder à lui-même n'est évidemment pas la bienvenue", a-t-il dit.
De leur côté, les Etats-Unis ont de nouveau appelé jeudi au départ de Kadhafi. Le président américain, Barack Obama, a affirmé que le dirigeant libyen avait perdu toute légitimité et devait quitter le pouvoir. "Il doit partir", a-t-il insisté lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche, au cours de laquelle il a annoncé qu'il avait approuvé l'emploi de l'armée de l'air américaine pour évacuer les réfugiés égyptiens bloqués à la frontière entre la Libye et la Tunisie. Le président Obama a également affirmé jeudi que les Etats-Unis examinaient "toutes les options" dans la crise libyenne, qu'elles soient "militaires ou non militaires".
Le Venezuela et la Libye se sont fortement rapprochés ces dernières années. M. Chavez avait déclaré lors d'une visite de M. Kadhafi dans son pays en 2009 que les deux pays étaient "unis dans un même destin, dans la même bataille contre un ennemi commun", l'impérialisme américain. Il a récemment accusé les Etats-Unis d'exagérer la situation libyenne pour justifier une invasion du pays, producteur de pétrole.
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