Le premier ministre japonais Naoto Kan était sous le feu des critiques, dimanche 13 mars, à propos de la réaction jugée trop lente de son gouvernement à l'explosion dans une centrale nucléaire après le séisme du nord-est. "La façon dont le gouvernement a fourni des informations soulève des questions", estimait ainsi le plus grand quotidien nippon, Yomiuri, dans un éditorial.
A la centrale de Fukushima N°1, une explosion a détruit le toit et les murs de la pièce où se trouvait le réacteur N°1, mais sans endommager le caisson du réacteur. Des fuites radioactives se sont produites autour du site, mais le gouvernement a tenté d'apaiser les craintes de la population en affirmant qu'il n'y avait pas de risque de fusion du réacteur et que le niveau de radioactivité avait nettement baissé après l'explosion.
Le Yomiuri souligne néanmoins qu'il a fallu cinq heures au gouvernement pour donner toutes ces informations, après une explosion qui a provoqué la plus grande inquiétude parmi la population locale. "C'était trop tard, n'est-ce pas?", écrit le quotidien, prenant à témoins ses lecteurs.
"LE GOUVERNEMENT DOIT ÊTRE RESPONSABLE DE LA SÉCURITÉ"
De son côté, le quotidien de centre-gauche Asahi Shimbun critique la lenteur avec laquelle les autorités ont élargi le périmètre de sécurité autour de la centrale en ordonnant l'évacuation de la population. "C'est difficile, mais le gouvernement doit être responsable de la sécurité de la population en envisageant le pire des scénarios". Le chef du gouvernement a ordonné samedi soir l'évacuation des habitants dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale, tout en appelant la population à garder son calme.
Pour sa part, le journal Mainichi n'épargne pas l'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power (Tepco), jugeant insuffisantes les mesures prévues contre ce genre d'accident. "Cela dépasse notre imagination". Dimanche, le système de refroidissement d'un autre réacteur de la centrale Fukushima N°1 ne marchait plus et l'opérateur redoutait une explosion.
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